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Les chemins arides, film d'Arnaud Khayadjanian

Publié le 04 septembre 2022 par Onarretetout

morot

Arnaud Khayadjanian marche sur les pas de son grand-père, Arménien, en Anatolie, d’Erzincan dans la vallée de la Kemah. Il interroge les gens qu’il rencontre. Mais l’histoire du génocide est difficile à faire revenir aux mémoires. Ses interlocuteurs semblent ignorer tout de ce passé, ou refusent de l’évoquer : « parlons du présent », lui dira l’un d’eux, « pas du passé, le passé c’est l’histoire. Je ne connais pas l’histoire ». C’est comme si les habitants de ces maisons qui appartenaient autrefois aux Arméniens n’avaient pas de mémoire. Et, peu à peu, on apprend qu’il y avait effectivement des Arméniens, que certains Turcs ou Kurdes leur sont venus en aide, les ont cachés, protégés, adoptés. Le grand-père d’Arnaud a ainsi été recueilli et soigné en 1915 par un paysan turc avant de s’exiler vers la Syrie d’abord puis la France. Mais les récits qui ont cours dans cette région prétendent que des exactions auraient été commises par les Arméniens, que les violences contre les Arméniens seraient le fait de bandits. Il faut attendre qu’un jeune homme parle de son ancêtre, Mehmet Celal Bey, qui a refusé d’appliquer les décisions du gouvernement ottoman et s’est opposé « à la déportation des Arméniens de Konya ». C’est le mot « déportation » qui est ici utilisé et non celui de « génocide », qui rendrait ce témoignage coupable « d’insulte à l’identité turque ».
Arnaud va dans ce pays de ses ancêtres avec la reproduction d’un tableau d’Aimé Nicolas Morot, peint en 1880, intitulé « Le bon Samaritain » (© Petit Palais / Roger-Viollet), qui évoque pour lui les Justes dont il cherche la trace en Anatolie.

J'ai vu ce film dans le cadre de l'exposition autour du livre d'Anaid Demir, Maison-mère, à Alfortville.


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