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Accompagner une personne en fin de vie

Publié le 11 septembre 2022 par Eric Acouphene

Comment accompagner une personne en fin de vie, par Élisabeth de Courrèges

L'ergothérapeute Élisabeth de Courrèges nous dispense ses meilleures recommandations quand on est confronté à un proche dont les jours semblent comptés.

Accompagner une personne en fin de vie

 Être là, présent

On peut croire parfois que c’est un mouvement impuissant, surtout quand on n’est pas soignant, mais c’est tellement important pour la personne ! En étant là, auprès d’elle, en cherchant une qualité plus qu’une quantité de présence, on lui renvoie sa dignité. On lui rappelle qu’elle est, qu’elle existe, qu’elle a encore un rôle à jouer.

Changer de conception du temps

On doit quitter une conception « rentable » du temps : non plus au rythme des aiguilles de la montre mais de la pulsation du cœur. Certains moments paraîtront longs et vides d’interactions mais, d’un coup, on assistera à un jaillissement de communion.

J’ai particulièrement ressenti cela auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui est comme une nuée d’amnésie que percent des éclairs de lucidité. Pour que ces éclairs adviennent et qu’on puisse les recevoir, on doit accepter de « perdre » du temps.

Croire au-delà des apparences

Une personne peut ne plus parler, bouger, réagir ni penser, il n’est pas dit que son âme ne l’anime plus. Dans mon livre, je parle d’un homme qui s’est réveillé après 10 ans passés en état pauci-relationnel. C’est rare, mais c’est arrivé. Derrière les apparences d’immobilité ou de faible conscience, il demeure des capacités insoupçonnées qui, jusqu’au dernier moment, peuvent encore être mobilisées.

Accueillir la gravité dans nos vies

Quand ma sœur était plus jeune, on disait qu’elle était un ange. Glorifier ce handicap qui la faisait d’abord souffrir me mettait mal à l’aise. Puis j’ai compris que c’était sa manière de consentir et de traverser sa fragilité (sans la nier ni s’y enfermer) qui lui donnait un rayonnement particulier. La Résurrection, c’est la lumière qui jaillit derrière une cicatrice. Pour accéder à cette lumière, il faut mettre la main dans la plaie. Oui, il y a de la gravité dans nos vies à laquelle on doit consentir.

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Source : La Vie



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