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Petites pensées en sourdine

Publié le 13 août 2008 par Stellia Mlle

Petites pensées en sourdineToute femme un jour éprouve le besoin de se poser pour faire le point. Regarder sa vie, qui elle est, ce qu’elle est devenue, comment, pourquoi, bref le début de l ‘introspection signe celui des embrouilles :wink: (non, je plaisante! presque). Le fait qu’on se marie accentuerait-il la donne ? ou alors est-ce une de mes caractéristiques bien à moi de couper les cheveux en quatre et de toujours chercher à tout analyser, je ne sais, toujours est-il que depuis quelques jours moultes questions existentielles trottinent dans ma petite tête, et le meilleur moyen que j’ai trouvé de les en déloger est encore d’examiner le problème en face.Introspectons donc.

Le mariage est et restera le voyage de découverte le plus important que l’homme puisse entreprendre
Sören Kierkegaard, Propos sur le mariage

Depuis que je suis une femme mariée, ai-je changé, dans le fond ? Peu après le mariage, je répondis “non” à cette question. Aujourd’hui, je dirais “oui et non”. Disons que j’ai oblitéré certains aspects de la situation. En fait, fondamentalement, l’un comme l’autre on ne change pas. C’est la situation qui change : situation maritale, familiale, sociale. On change (si on veut) d’identité et de nom,  de “statut”. Non, ce qui change, c’est les autres (je n’ai pas dit « l’enfer c’est les autres » !) et le regard qu’ils posent sur le mariage et nous-mêmes. Notre petit quotidien est passé au crible par d’autres personnes que nos familiers. Et on a aussi d’autres paramètres à prendre en compte dans notre vie quotidienne déjà bien chamboulée : par exemple, totalement au hasard, on a à présent deux familles, la nôtre + celle de chéri, que cela nous plaise ou non… Et il faut aussi appréhender la difficulté d’autrui à gérer ce changement de statut. Pour ma part, je considère que j’ai une famille, composée d’un noyau dur (le couple que nous formons) qui va inclure en s’élargissant les personnes proches : mes parents et familiers, ceux de chéri. Mais les parents en question ont parfois bien du mal à intégrer ce changement, qui rime un peu avec l’éclatement de leur petite cellule familiale bien rodée : “papa - maman - et les enfants”. Maintenant c’est “papa - maman”, et les enfants ont quitté le nid, d’ailleurs deviennent à leur tour les futurs “papa - maman” d’une autre cellule familiale (comment ça j’me prends la tête ?).  On se rend compte de ces changements insidieux par petites touches anodines, par des petits vécus lors de repas de famille ou de remarques livrées ça et là ; et on constate que ce changement fondamental est différemment vécu ici ou là : c’est naturel pour certains, plus difficile aux entournures pour d’autres.
Récemment, par exemple, belle-maman, en veine de confidences, m’a avoué que le jour de notre mariage a été pour elle une grande joie et une grande tristesse à la fois. Joie car c’était un jour heureux et un jour de fête, tristesse car elle voyait s’envoler du nid son petit garçon, qui n’en était plus un, et que pour elle ça signifiait le voir s’éloigner peu à peu inexorablement, la condamnant à finir toute seule parce que c’est la vie et c’est comme ça. Un peu estomaquée par cette confession aigre-douce, je lui ai simplement dit “je comprends”. Que dire d’autre ? qu’attendait-elle vraiment, d’ailleurs ? et qu’en sais-je, finalement, moi qui n’ai pas (encore) d’enfant ? Du côté des miens, pas d’aveu de sentiment d’abandon, du moins pas aussi franc, mais je sais bien que lorsqu’on se fait rares mes parents se sentent un peu livrés à eux-mêmes et sentent un manque. D’où je me dis que finalement c’est toujours pareil, la vie c’est toujours pile ou face, chacun voit son propre côté de la médaille, même si c’est un peu dommage que notre bonheur soit synonyme de tristesse pour nos parents.
Bon en même temps, je ne verse pas dans le désespoir le plus total, hein, je vous rassure. Quend je regarde autour de nous, je constate juste que ça n’affecte que nos propres parents, c’est tout, les autres s’en fichent comme d’une guigne. Je remarque aussi que ça dépend beaucoup des tempéraments et des caractères, et bien qu’il faille s’ajuster au mieux, je suis bien lotie et ai beaucoup de chance par-rapport à certaines histoires d’intégration familiale que j’entends raconter ou que je lis sur la toile. Croisons les doigts.
Et pour vous, comment ça se passe ?


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