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Il n'y a pas de Ajar, de Delphine Horvilleur (éd. Grasset)

Publié le 15 septembre 2022 par Onarretetout

ilnyapasdeajar

Une lecture stimulante. Réjouissante. Ah oui, on peut même éclater de rire ici ou là. Delphine Horvilleur sait laisser parler un pseudo, fils de pseudo et pourtant on y est. C’est notre histoire. C’est-à-dire pas la mienne, qui n’appartiendrait qu’à moi aujourd’hui. Rien que cela donne à réfléchir, non pas à se mirer dans un miroir, mais à se demander ou seulement accepter que l’enfant que j’étais était bien moi, mais pas le même. La Bible ne connaît pas le présent du verbe être, elle ne le conjugue qu’au passé ou au futur. Et le verbe être, de toute façon, s’accommode mal avec l’identité. Et particulièrement avec les identitaires. Nous ne sommes pas seulement le résultat d’une relation sexuelle : nous portons aussi des souvenirs dont on n’a même pas conscience, souvenirs de générations antérieures. « On est toujours les fils et les filles des histoires qu’on a lues ou entendues. On est tous conçus par procréation littérairement assistée ». Vous vous demandez peut-être où est Romain Gary, où est Émile Ajar dans ce livre. Où Roman Kacew. Partout, bien sûr, et fait de tous.

Je me souviens du livre de François-Henri Désérable, Un certain M. Piekielny, par lequel j’entrais dans l’histoire de l’auteur de La promesse de l’aube. Celui de Delphine Horvilleur me fait entrer dans celle de l’auteur de La vie devant soi. Dois-je m’étonner si cette lecture arrive juste après la mort de Jean-Luc Godard dont j’ai retenu cette phrase, prononcée lors d’un entretien entendu il y a quelques années et dont je me souviens : « Godard, ce n’est rien ; ma mère m’appelait Jean-Luc ».


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