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"Americanah" de Chimamanda Ngozi Adichie (Americanah)

Par Cassiopea

Americanah (Americanah)
Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie
Traduit de l’anglais (Nigéria) par Anne Damour
Éditions : Gallimard (1 Janvier 2015)
ISBN : 978-2070142354
528 pages

Quatrième de couverture

"En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire." Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.

Mon avis

Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine nigérienne qui a vécu aux Etats-Unis. Dans ce roman, elle explique la difficulté pour Ifemelu (venue du Nigéria) de se faire une place à Philadelphie où elle veut étudier. Elle laisse Obinze, son amoureux derrière elle. On découvre ses choix : prendre l’accent américain ou pas, se faire lisser les cheveux pour obtenir un travail, fréquenter des blancs etc… Elle finira par ouvrir un blog pour parler de tout ça. Le lecteur va la suivre ainsi qu’Obinze parti ailleurs. Au gré des rencontres, des soutiens ou pas, ils grandissent, s’inquiètent, ont peur, prennent confiance et essaient au maximum de rester fidèles à ce qu’ils sont au plus profond d’eux-mêmes.

Parfois, il faut se faire oublier, se fondre dans la masse, accepter des compromis qui dérangent, qui rebutent mais c’est le prix à payer pour avancer. Le racisme n’a pas disparu et c’est toujours aussi violent d’y être confronté.

Ifemelu s’applique et lorsqu’elle entend : « Vous parlez comme une américaine », elle finit par s’interroger. « En quoi était-ce un haut fait, une réussite, de parler comme une Américaine ? »
Elle n’est plus elle-même, elle s’est coulée dans un moule… Pourquoi ? Pour plaire, pour se sentir acceptée ?

La jeune femme est tiraillée, comme si sa place n’était pas plus ici que là-bas. Il y a de nombreuses allusions aux cheveux, aux coiffures, comme un fil conducteur. La chevelure c’est une partie du corps. Juge-t-on les gens sur leur physique ? Non, en principe. Alors pourquoi une personne africaine aux cheveux lissés a-t-elle plus de chance d’obtenir un boulot ?

Ce roman est constitué de sept parties. La première m’a semblé un peu longue, j’avais du mal à rentrer dans l’histoire et après, j’ai été captivée. L’écriture est précise, avec parfois des pointes d’humour. Les différents thèmes abordés le sont de façon intéressante et il y a de quoi discuter après cette lecture !


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