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Le silence épais des écolos

Publié le 28 septembre 2022 par H16

Tiens, voilà qui est remarquable : alors que tous les feux sont au vert pour les écolos, on ne les entend point. Oui oui, regardez la situation : elle devrait leur être favorable et on devrait les voir monter sur leurs ergots à chaque page de journal, sur chaque plateau télé, sur tous les réseaux sociaux…

Après tout, voilà qu’on crame du charbon comme jamais : 45% de l’électricité allemande provient des centrales à charbon dont certaines ont été réouvertes récemment. En France, elles n’ont pas redémarré mais les lois qui les y autorisent sont déjà là. Et en parallèle, rappelons que Fessenheim, en parfait état, a été fermé … pour rien.

D’ailleurs, en parlant de nucléaire, le fait que cette filière ait subitement le vent en poupe – ce vent qui semble manquer aux éoliennes, du reste – devrait faire s’agiter toute la basse-cour écologiste : d’un coup, on passe ainsi de 52% de Français favorables au nucléaire en 2021 à 75% en 2022, ce qui devrait être l’occasion pour toute notre verdaille écolo de redoubler d’effort pour enfin faire fermer tous les méchants réacteurs qui sont encore en activité, sacrebleu !

Mais non : rares sont les mots, rares sont les tweets pour dénoncer cette tendance. Pire encore, on n’en entend guère ramener leur fraise triomphante alors que vient pourtant de fermer le réacteur de Doel 3 en Belgique, qui assurait pourtant 10% de la production électrique du pays, et dont la décision de fermeture datait de 2003, dans des circonstances assez proches de celles qui présidèrent à la fermeture (aussi ridicule, idéologique et inutile) de Fessenheim en France…

Et même sans parler des centrales pilotables et fiables qui sont remises au devant de la scène à la faveur de l’ébouriffante catastrophe écologique et politique provoquée par la mise en dépendance complète au gaz russe de l’industrie allemande (essentiellement), il y aurait aussi matière pour nos écologistes de combat à râler sur la lenteur des implantations des champs d’éoliennes dont on sait que toute la population écoconsciente des centres-villes, loin des mâts et des pâles de ces engins, réclament à cors et à cris.

Eh bien non. Timidité, mutisme, gêne, esprit confus, tout semble se liguer contre les écolos qui ne pipent pas un mot.

Pendant ce temps, l’Arménie se fait pilonner par l’Azerbaïdjan, en violation de tous les traités existants, alors même que l’Union européenne frétille d’aise à l’idée d’acheter le gaz azéri. Apparemment, l’invasion de la Russie est immonde lorsqu’il s’agit d’Ukraine mais passe absolument sans le moindre souci lorsqu’il s’agit de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie.

Là encore, les écolos authentiques auraient deux motifs de s’indigner (le motif moral lié à cette guerre et le motif écologique lié à cet import massif d’une ressource non renouvelable) mais il semble bien qu’aucun n’a émis de protestation audible.

Le silence épais des écolos

Pendant ce temps s’organise doucement au Qatar la Coupe du Monde Des Stades Géants Climatisés À Ciel Ouvert, triomphe de l’ingénierie et de l’énergie fossile. On peine pourtant à entendre les murmures discrets et les critiques peut-être acerbes mais surtout à peine chuchotées des écolos sur ce qui est à la fois une débauche énergétique pharaonique, véritable gifle infligée aux tartufes écologistes, et un scandale moral tant ces stades furent construits sur les corps de quasi-esclaves.

Soyons clair : l’humanisme des écolos n’a en réalité jamais été leur point fort.

En fait, c’est même leur talon d’Achille tant tout, dans leur démarche, montre une véritable envie d’en finir avec l’Humanité.

On pourrait certes admettre qu’ils deviennent inaudibles en dehors des élections car ils sont en réalité ultra-minoritaires (les 4,6% de Yannick Jadot représente assez bien le maximum de leur audience réelle) et seulement portés en période électorale par des médias amourachés de ce nouveau collectivisme à tendance catastropho-millénariste. On pourrait certes admettre la perte de crédibilité de ces brochettes de niais et d’inconscients grâce, notamment, aux coups de boutoirs à l’intelligence que porte sans relâche Sandrine Rousseau à chacune de ses stupides interventions.

On pourrait certes arguer que Macron et les autres politiciens ont depuis longtemps sucé toute la vague substance du discours écolo pour se l’approprier et l’incorporer dans les discours et les programmes politiques, comme autant de nuggets de promesses électorales faciles à un peuple abruti de slogans simplistes : les vendeurs de tapis écologique originaux se sont fait rattraper par les VRP des autres partis, meilleurs qu’eux, en somme.

Certes, mais cela fait 50 ans maintenant qu’on va tous mourir dans 10 ans et l’effet panique s’émousse quelque peu. Après avoir hystérisé tous les débats avec leurs catastrophes à venir, on retrouve leurs procédés rhétoriques partout (bien au delà de l’écologisme de combat, du reste). Seulement voilà : leur valeur ajoutée politique est devenue nulle. Incapables de rassembler plus que quelques pourcents d’électeurs (et pour cause), ils ne sont que les petites pièces rapportées nécessaires à l’obtention de majorités parlementaires, et encore.

Certes, tout cela est vrai.

Cependant, si on n’entend plus vraiment les écolos actuellement, c’est pour des raisons plus profondes.

En réalité, si être contre la pollution c’est être écolo alors tout le monde est écolo, et l’écologie est simplement cette normalité ripolinée en vert.

Mais voilà, l’écologie prônée par les partis et les politiciens encartés, ce n’est pas simplement une question d’environnement sympa et d’adéquation de l’homme avec la nature, c’est d’abord et avant tout, clairement, la volonté farouche d’extraire l’homme de son milieu naturel et de le coller dans une case la plus étanche possible du reste de la nature, avec le désir exprimé plus ou moins clairement (à moyen ou long terme pour les moins extrêmistes) de voir disparaître totalement l’Humanité.

L’écologisme, c’est réellement un anti-humanisme spécifique, et l’absence de réaction des écolos aux sujets actuels est une illustration parfaite de leur fond de commerce : la décimation de l’humain.

De ce point de vue, l’écologie politique telle qu’elle est pratiquée, désirée, souhaitée, votée et régulée est bel et bien cette volonté ultime d’obtenir des transhumains – c’est-à-dire des êtres détachés de toutes les contingences biologiques puis physiques puisqu’il faudra ne plus polluer du tout (car « Net Zéro », le zéro carbone, c’est ça, hein : le carbone dont il s’agit ici, c’est vous). Au début, on s’y essaiera par la persuasion, puis par le « nudge », puis par la force de la loi et l’ostracisation au besoin, les vexations, les punitions ensuite et enfin l’envoi des récalcitrants dans ces goulags inévitables de toutes les pires dictatures idéologiques.

Le silence épais des écolos n’est que l’illustration de leur gêne devant leur agenda devenu évident, limpide, visible de tous : la disparition de l’Humanité.

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