Hommage à la politique culturelle de Bourges.

La ville de Bourges n’a pas toujours la réputation qu’elle mérite. Pour être franc, je suis le premier à y contribuer en répétant à que veut l’entendre qu’ici prolifèrent le Breton et le paludisme. En cours de géographie, j’ai même fait écrire à mes élèves que “le Berry était un marécage insalubre”. Or, cet été, j’ai décidé de m’enterrer à Bourges pour vivre une retraite philosophique, coupé du monde et des plaisirs de la vie. Et sur ce point, je dois avouer que je fus un peu déçu…

Bourges est une ville extrêmement agréable en été. Les nombreux monuments s’illuminent à la nuit tombée grâce aux nuits de lumières et les concerts gratuits nous permettent chaque soir de voyager grâce à la musique.

Pour l’instant, j’ai vu une quinzaine de concert avec du Jazz, du classique, du Boogie Woogie, des polyphonies géorgiennes, de la musique gréco-turque, guinéenne et japonaise. Ce soir, je sors justement du concert de musique ethnique (ou folklorique) japonaise, des chants Minyo interprété par le groupe Sakura sur la scène du théâtre Jacques Cœur. J’ai vraiment passé une excellente soirée. Les trois musiciennes et deux danseuses ont commencé par une sorte de danse du feu. Dès les premières notes je me suis trouvé plongé dans le Japon de l’ère Edo. Cela m’a rappelé les danses de Yojimbo, le film d’Akira Kurosawa. Leur musique était pleine de rythme et d’humour avec une pointe de truculence. Il était question de bordel, de geishas, de samouraï, de pêcheurs et d’une femme dénommée Omoko qui cachait son mari “car il était très moche” mais “elle était encore plus moche que lui” a précisé la chanteuse. Cette dernière parlait avec un accent très fort mais beaucoup d’humour et de douceur. J’ai particulièrement apprécié sa référence à “Fernande” la chanson de Brassens pour nous expliquer les paroles les plus marantes.