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Porté disparu, de Brigitte Giraud (éd. L'école des loisirs)

Publié le 21 octobre 2022 par Onarretetout

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Brigitte Giraud revient à Livio dont elle a raconté la disparition dans un livre publié en 2019, Jour de courage. Livio, 17 ans, a fait un exposé en classe sur les autodafés perpétrés par les nazis et dont la « Bibliothèque engloutie », créée en 1995, sur la Bebelplatz à Berlin témoigne. Sa recherche le fait arriver au premier autodafé nazi : au début des années 1930, la bibliothèque de l’Institut de sexologie créé par Magnus Hirschfeld est saccagée et les livres brûlés. Le scientifique travaillait depuis la fin du 19e siècle sur l’histoire des sexualités, était engagé pour la suppression du « paragraphe 175 » du code pénal allemand condamnant l’homosexualité et, en 1930, l’Institut qu’il dirigeait a effectué la première opération connue de changement de sexe d’homme à femme.

Toutes ces informations, Livio les a cherchées et trouvées comme on fait une recherche historique. La fin de son exposé est chahutée et ce livre-ci, Porté disparu, revient sur cet évènement et ses conséquences après la disparition de Livio.
Brigitte Giraud choisit de donner la parole à plusieurs personnes à travers qui nous allons comprendre la situation du jeune homme au moment de l’exposé et ensuite : comment chacune, chacun écoute Livio, interprète ses propos, le comprend ou le méprise. Et comment tout cela agit sur sa décision. L’autrice parvient à mettre en évidence le poids des préjugés, des manipulations, la mise en cause de la professeure d’histoire (la notice consacrée à Magnus Hirschfeld sur Wikipédia prétend même que c’est la professeure qui a fait l’exposé !), ce que les parents endurent et se reprochent.

Brigitte Giraud s’était engagée à faire connaître l’histoire de ce scientifique mort à Nice en 1935. Elle tient son engagement en publiant ce livre dans la maison d’édition L’école des loisirs, collection M+. Elle en avait écrit précédemment une version pour la scène à la demande du Bateau Feu, Scène nationale de Dunkerque.

« Là où on brûle les livres, on finit par brûler les hommes », avait écrit Heinrich Heine. Cette phrase, inscrite sur la « Bibliothèque engloutie », est rappelée dans ce livre.


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