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Magnifiques films sur Jacques Brel !

Publié le 02 novembre 2022 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Enfin, je suis allé voir le film « J’arrive » à la Fondation Jacques Brel, place de la Vieille Halle aux Blés, 11, à deux pas de la grand-place de Bruxelles. Et le même jour, j’ai eu le privilège de visionner le prochain film consacré à l’artiste : « Pacifique ». Ces deux magnifiques films de sa fille, France, sont deux chocs, deux grands moments !

« J’arrive »

C’est le premier film d’une trilogie. Il débute au Palais des Festivals de Cannes en 1973, avec l’accueil mitigé du film « Far West » et s’achève par la traversée de l’Atlantique en janvier 1975. France en dit elle-même ceci : « Ce document intime retrace les parcours, décisions, révoltes, remords et renoncements de mon père, pris dans le tourbillon des événements qu’il traverse durant ces quelques mois. » Elle poursuit en décrivant fort justement l’artiste et l’homme : « Brel intense et fragile, parfois violent et blessé, souvent excessif à décréter ses vérités, jonglant avec ses contradictions et se glissant volontiers dans le costume d’amuseur, en guise de réponse. »

Pour ma part, j’ai d’abord été frappé par l’homme qu’on découvre au-delà de l’artiste connu, public, adulé parfois. C’est un portrait sans aucune complaisance, loin des documentaires habituels. Brel n’est plus sur son piédestal de vedette. C’est à la fois troublant et déchirant. On le voit combattre la maladie par le mouvement, jusqu’à l’absurde et l’insensé. On découvre mieux encore sa faiblesse vis-à-vis des femmes et de l’amour, mais aussi sa fidélité poignante à « sa » femme, Miche. Quelle contradiction tout humaine !

Les témoignages sont forts parce que vrais. Et entre les documents et les morceaux de vie filmés, le fil rouge des commentaires de France Brel est tissé avec le fil du sang.

Dieu ! Quelle tristesse de s’apercevoir que Brel dit regretter une partie de sa vie… On voudrait tellement pouvoir encore lui témoigner notre affection et notre admiration !

« Le Pacifique »

Cette fois, la deuxième partie de la trilogie, nous emmène de Fort-de-France à Hiva Oa, de janvier 1975 à décembre 1976. Si on continue à découvrir un homme, avec ses lâchetés, ses faiblesses amoureuses, au-delà de l’aventurier, j’en garde cependant des éclats de bonheur. Comme cet émerveillement qu’il décrit devant un coucher de soleil, en expliquant qu’il faut le savourer et ne pas se dire qu’il ne va pas durer. Ou cette autre déclaration qu’il faut sans doute être vieux pour être enfin serein et heureux. Oui, il a raison ! Il est mort si jeune, lui qui signait avec tendresse ses lettres par « Ton vieux ». Et à ce propos, je trouve que les lettres qu’il adresse à Miche, quels qu’en soient les circonstances, les lieux, l’éloignement – et souvent postées en secret par France – sont de la réelle grande littérature et mériteraient un livre de correspondance de philosophie amoureuse.

Le risque, au fil des deux visions, était pour moi, qui dois à Brel ma vocation d’écriture, de journaliste, de médiateur, (lors d’une première rencontre fondatrice quand j’étais un adolescent de 14 ans !) d’être déçu a été vite submergé par l’évidence de son œuvre, de ses talents de créateur, de communicateur. Merci à France (et à son équipe) pour cette émotion qui ne me quitte pas depuis ces visions

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Jacques Brel in TV-programma Domino.*21 maart 1962

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