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[Critique] Causeway

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Causeway

[Critique] Causeway
Au cours d’une mission en Afghanistan, Lynsey, ingénieure dans l’armée, est blessée par un engin explosif. Souffrant de lésions cérébrales, elle retourne aux États-Unis. Elle entame alors une douloureuse et lente guérison au cours de laquelle elle réapprend à marcher et à faire fonctionner sa mémoire, avec le soutien d’une aide-soignante. Lorsqu’elle retourne chez elle à la Nouvelle-Orléans, elle doit faire face à des souvenirs douloureux. Vivant avec sa mère malgré leurs rapports conflictuels, Lynsey ne souhaite qu’une seule chose : retrouver son poste d’ingénieure. Elle fait alors la rencontre de James Aucoin. Petit à petit, ils se soutiennent l’un et l’autre et se tiennent compagnie. James, lui aussi, refoule son passé.

Disponible depuis le 4 novembre dernier sur la plateforme Apple TV+, Causeway marque le grand retour au cinéma de Jennifer Lawrence, près d’un an après Don’t Look Up. Réalisé par Lila Neugebauer, qui signe là son premier long-métrage (après plusieurs expériences probantes à la télévision), le film vaut surtout pour la performance puissante de l’actrice américaine. Déchirante dans la peau de cette jeune femme complètement brisée par la vie, elle brille une nouvelle fois par la subtilité de son jeu, se montrant notamment capable de distiller les plus grandes émotions avec une économie de moyen qui force le respect. C’est bien simple, l’émotion poignante qui surgit sans prévenir lors de certaines séquences est pratiquement intégralement le fruit de son interprétation. De quoi rappeler quelques-unes de ses plus belles performances passées. A ses côtés, Brian Tyree Henry ne dénote absolument pas, révélant également une authenticité touchante. S’il semble apparaître au départ comme un simple contrepoids lumineux au duo, c’est effectivement pour mieux surprendre par la suite lorsqu’il dévoile ses failles et ses démons.

[Critique] Causeway
Au-delà de la qualité des acteurs, le film peut aussi s’appuyer sur une écriture profondément humaine faisant la part belle à ses personnages. Malgré la lenteur inhérente à ce genre de projet, et tout l’aspect contemplatif que cela implique (les nombreux silences par exemple), le scénario offre effectivement aux protagonistes une évolution prenante. En décrivant cette amitié improbable entre deux êtres totalement abîmés par la vie, le récit ne montre pas seulement à quel point l’autre est nécessaire à la guérison, il interroge également notre capacité à oeuvrer pour celle-ci. D’autant plus lorsque les blessures sont davantage psychologiques que physiques. A travers cette dimension psychologique, le film parvient d’ailleurs à tirer son épingle du jeu, réussissant l’exploit de ne jamais épargner ses personnages sans pour autant sombrer dans un discours moralisateur (qui aurait certainement affaiblit son propos). Enfin, derrière ce ressenti résolument enthousiaste se cache néanmoins quelques réserves, parmi lesquelles la banalité de la mise en scène ou l’inégalité des séquences. Rares sont en effet les longs-métrages qui alternent à ce point les passages insipides et les pures moments de grâce.

Avec Causeway, Lila Neugebauer signe donc un premier film particulièrement touchant, emmené par une Jennifer Lawrence remarquable d’authenticité. A travers cette amitié improbable entre deux êtres totalement abîmés par la vie, le récit ne montre pas seulement à quel point l’autre est nécessaire à la guérison, il interroge également notre capacité à oeuvrer pour celle-ci. Poignant !


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