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L'école de la vie

Publié le 14 août 2008 par Chroneric

Les anciens le répètent souvent, "de mon temps, un professeur qui me punissait et c'était assuré que mes parents m'en mettait une le soir". Mais, voilà, après quelques décennies et des réformes en veux-tu en voilà, l'élève est quasiment à l'abri de sanctions dont les conséquences peuvent être inattendues et déphasées. Il est maintenant nécessaire de réunir un conseil de discipline pour discuter du sort du jeune suspect afin de ne pas s'attirer les foudres de parents ou de frères qui jugeraient la sentence injuste pour ce chérubin innocent. Mais, des fois, l'engrenage bien huilé grippe et c'est le professeur qui craque. Une baffe, un geste brusque, une prise en main du col ou du bras et nous voilà versés dans le débat sur la violence à l'école et l'autorité éducative, voire même la dé-responsabilité des parents (ce terme ne doit pas exister mais il est clair).

Alors, fallait-il en venir au tribunal pour régler ce différend qui date du 28 janvier ? La famille a obtenu 500 euros, ça fait cher la baffe, mais le professeur n'a rien eu pour l'insulte. N'ayant aucune connaissance du dossier, je ne m'étalerai pas dessus mais il me semble évident que les torts sont à partager : le professeur n'a pas gifler gratuitement l'élève il me semble, cela devait être une réaction à quelque chose. Bref, ce malheureux fait divers d'hiver en été remet une fois de plus le problème de l'autorité éducative sur le tapis. Il est interdit de toucher un élève, interdit de l'humilier, finis le bonnet d'âne et le coin (heureusement d'ailleurs) mais alors comment faire pour qu'il y ait respect mutuel ? Un tel procès fait jurisprudence comme on dit dans le jargon judiciaire (vous avez vu, je parle bien). Cela peut ouvrir la porte aux abus de procédures.

Maintenant, qu'est-ce qui empêcherait un élève d'ester en justice pour obtenir quelques argents ? Le danger est là. Le risque que l'élève sournois et vicieux provoque volontairement l'enseignant pour obtenir une réaction violente et ainsi porter plainte pour coups et blessures. Le procès qui vient d'être jugé risque de tendre encore plus la relation professeur-élève. Les élèves se sentent de plus en plus mal aimés et ont l'impression que le parcours scolaire est difficile et semé d'embûches. Que l'échec scolaire est quasi assuré pour beaucoup. De l'autre côté, le professeur se sent de plus en plus abandonné par l'institution et a l'impression de partir à l'abattoir à chaque journée de travail. Que l'élève est intouchable et qu'il peut tout se permettre et ainsi que l'enseignant n'a plus qu'à la fermer et prendre sur soi.

Dans ces conditions, je crains que la trêve estivale ne soit pas assez longue pour tout remettre à plat. Les incidents risquent encore de se produire. Alors, je dis aux jeunes d'avoir confiance dans le système éducatif et de respecter son professeur qui n'est pas un ennemi, et je dis aux professeurs de ne pas perdre leur motivation et leur amour du métier et que l'élève n'est pas là pour lui rendre la vie impossible.

Bon, ce sont des belles paroles mais il faut y croire.


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