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[Critique] Armageddon Time

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Armageddon Time

[Critique] Armageddon Time
Dans les années 80, le jeune Paul Graff (Banks Repeta) mène une enfance paisible dans le Queens, à New York. Avec Johnny (Jaylin Webb), un camarade mis au ban de la classe à cause de sa couleur de peau, ils font les 400 coups. Paul pense être protégé par sa mère (Anne Hathaway), présidente du conseil des parents d’élèves, et par son grand-père (Anthony Hopkins) dont il est très proche. Mais à la suite d’un incident, il est envoyé à Kew-Forest School, une école indépendante au fonctionnement bien différent.

Écrit et réalisé par James Gray (Ad Astra, The Lost City of Z, Two Lovers), Armageddon Time est un drame qui, à l’image de ses précédentes réalisations, puise sa force dans l’intimité de ses personnages et de leur choix de vie. Une intimité d’autant plus intéressante qu’elle concerne ici spécifiquement le cinéaste américain. A travers l’histoire du jeune Paul Graff, c’est effectivement sa propre enfance que James Gray s’attelle à reconstruire. L’occasion pour lui d’évoquer une multitude de thématiques telles que la famille, le racisme, la mort, l’insouciance ou encore l’héritage (sous toutes ses formes). Autant de sujets qui offrent finalement au long-métrage une richesse appréciable. Dommage cependant que celle-ci ne soit pas au service d’un scénario apportant une véritable originalité au propos. Tant les personnages que les situations souffrent en effet d’un arrière-goût de déjà-vu. Cela étant, malgré une entame particulièrement longue, le film se laisse suivre sans déplaisir, réservant même quelques séquences particulièrement poignantes.

[Critique] Armageddon Time
Il faut dire que le choix de raconter l’histoire par les yeux de son héros amplifie grandement l’écho de certaines scènes, conférant à des échanges au demeurant anodins une émotion subtile. Difficile d’en dire davantage sans déflorer complètement l’intrigue, mais disons simplement que les discussions du jeune garçon avec son père et son grand-père recèlent une superbe profondeur. Cette narration à hauteur d’enfant aurait pu être l’atout majeur du film, le seul qui compte, si elle n’était malheureusement pas accompagnée en permanence d’une assistance émotionnelle/intellectuelle, surlignant – tantôt avec la mise en scène, tantôt avec les dialogues – ce qu’il fallait ressentir ou comprendre. Un manque de finesse regrettable auquel le réalisateur ne nous avait pas forcément habitués. Reste malgré tout un casting de grande qualité. Outre le jeune Banks Repeta, plutôt à son avantage pour son premier grand rôle au cinéma, on retiendra surtout les performances habitées de Jeremy Strong et Anthony Hopkins, deux des acteurs les plus convaincants.

Emmené par un magnifique casting, Armageddon Time est donc un drame inégal puisant sa force dans l’intimité de ses personnages. Malgré une narration efficace, laissant poindre l’émotion en différentes occasions, le film souffre malheureusement d’un manque de finesse regrettable qui amoindrit nettement l’impact de son propos (pourtant vecteur de messages tout à fait louables).


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