TAMPA, Floride – L’opérateur de satellites français Eutelsat a déclaré le 22 décembre qu’il risquait de perdre jusqu’à 15 millions d’euros (16 millions de dollars) de revenus annuels en restreignant les émissions en Russie et en Iran pour se conformer aux sanctions.
Le montant représente 2,2% des revenus de diffusion déclarés par Eutelsat pour son exercice précédent à fin juin 2022, ou 1,3% des revenus totaux pour une entreprise qui a développé son activité de connectivité alors que le marché plus large de la télévision par satellite décline progressivement.
L’opérateur a déclaré qu’il avait désormais “mis fin à toute implication dans la diffusion” de trois chaînes de propagande russes et cessé toutes les émissions liées à la radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB), une société de médias contrôlée par l’État.
“Eutelsat a également assuré qu’il n’était pas impliqué dans la diffusion de RT News en Russie”, a déclaré Eutelsat dans un communiqué de presse, faisant référence au réseau de télévision financé par le gouvernement russe.
Selon Eutelsat, ces mesures réduiront le chiffre d’affaires de son exercice à fin juin de 10 à 15 millions d’euros.
Eutelsat table désormais sur un chiffre d’affaires compris entre 1,14 milliard et 1,2 milliard d’euros pour cet exercice.
La société a déclaré que le respect des sanctions internationales contre l’Iran et la Russie réduira également entre 15 et 20 millions d’euros l’EBITDA annuel, ou le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.
Le régulateur français de la télévision a donné à Eutelsat une semaine pour arrêter de diffuser les russes Rossiya 1, Perviy Kanal et NTV le 14 décembre, à la suite des sanctions européennes découlant de leur couverture de la guerre russe en Ukraine.
Eutelsat distribuait ces chaînes via des capacités louées à partir de trois satellites exploités par le RSCC russe : Ekspress-AMU1 (connu commercialement sous le nom d’Eutelsat 36C), Ekspress AT1 et Ekspress AT2.
“Eutelsat a modifié le cadre juridique de ses opérations en Russie afin de s’assurer qu’aucune capacité louée par Eutelsat n’est plus utilisée par les chaînes sanctionnées”, a déclaré à SpaceNews la porte-parole d’Eutelsat, Anita Baltagi .
La Russie est toujours en mesure de diffuser des chaînes sanctionnées par l’Union européenne via la capacité qu’elle contrôle sur ces satellites et d’autres.
Pour l’Iran, Baltagi a déclaré qu’Eutelsat avait “un contrat direct” avec l’IRIB pour utiliser la capacité de Hotbird, un satellite entièrement détenu par l’opérateur français.
L’Union européenne a désigné l’IRIB lors d’une série de sanctions le 12 décembre à la suite d’une violente répression contre un important mouvement de protestation des femmes en Iran.
« L’IRIB est responsable de la production et de la diffusion des aveux forcés des détenus, y compris des journalistes, des militants politiques et des personnes appartenant aux minorités kurdes et arabes, violant ainsi les droits internationalement reconnus à un procès équitable et à une procédure régulière », a déclaré le Conseil de l’Union européenne. .
“L’IRIB est donc responsable de graves violations des droits de l’homme en Iran.”
L’IRIB contrôle Press TV, la chaîne d’information iranienne qui a été la cible de sanctions européennes antérieures.
Eutelsat avait précédemment déclaré à SpaceNews qu’il n’avait pas de relation commerciale directe avec Press TV et qu’il comptait donc sur des distributeurs et des partenaires pour abandonner la chaîne.
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