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A Part of us – Film & Interview de Sofia Sjöberg et Jacob Wester

Publié le 28 décembre 2022 par Liliouns @Ski_Libre

Sofia Sjöberg et Jacob Wester nous présentent un film de ski qui les suit à travers les montagnes norvégiennes pendant un hiver. Le skieur suédois a passé les derniers hivers avec Sofia, son épouse, dans les Alpes françaises du côté de Chamonix. La saison dernière, cependant, ils ont décidé de changer et de partir ensemble plus près de chez eux. Ils ont ainsi parcouru, à bord de leur van, la Norvège du sud au nord où ils ont principalement tourné ce film.

L’objectif était d’atteindre et de skier des sommets et des faces inexplorés où Jacob Wester pourra faire parler la poudreuse sous ses skis et dans son style félin qui le caractérise si bien.

C’est également un film sur leur relation amoureuse où la montagne est au centre. Ce court-métrage examine de plus près les craintes et les doutes qui surgissent lorsque les dangers et potentiels risques apparaissent. Comment le couple de jeunes mariés parvient-il à trouver un équilibre face à ces risques lorsque tout est en jeu ? Telle est la question sous jacente de ce film.

J’ai assisté à une projection lors du dernier High Five Festival d’Annecy et j’ai beaucoup apprécié cette diffusion qui selon moi était parmi les meilleures du festival. La qualité d’image et de montage est tout simplement époustouflante de la part de Sofia Sjöberg dont cette activité est devenue son métier depuis qu’elle est en couple avec Jacob.

Au-delà des scènes de ski qui sont d’une fluidité incroyable de la part de Jacob Wester, l’histoire en elle-même est très touchante: sans trop en rajouter, mais suffisamment bien racontée pour traiter des joies et des peines personnelles que la vie de skieur professionnel apporte dans leur couple. D’ailleurs le sous-titre du film est le suivant : « Un court métrage de ski sur l’amour ». Tout est dit.

A Part of us – Film & Interview de Sofia Sjöberg et Jacob Wester

A la suite de cette diffusion j’ai pu poser quelques questions à Sofia et Jacob à propos de ce film.

INTERVIEW

Pourquoi avoir choisi de revenir tourner ce film dans les montagnes norvégiennes, cela avait-il une importance particulière pour aborder le thème de votre film ?

La principale raison pour laquelle nous avons tourné le film en Norvège est le calme et la tranquillité qui y règnent par rapport aux Alpes. Il n’y a pas beaucoup de stations de ski dans les environs, ni de grandes villes dans le Nord, ce qui signifie que les seules personnes que vous rencontrez sont d’autres passionnés de montagne qui sont prêts à marcher de nombreuses heures pour profiter du paysage.

Si nous avions tourné le film dans les Alpes, nous aurions dû faire face à des milliers d’autres skieurs et snowboardeurs de haut niveau qui veulent tous être les premiers dans les pentes. Je préfère également la Norvège pour sa convivialité en matière de camping et de vie en camping-car, et bien sûr pour les vues sur l’océan et la proximité d’un bon spot de surf !

Sofia, j’ai particulièrement été impressionné par le grain du film et la profondeur des couleurs qui tendent vers du noir et blanc sur certaines parties du film. Peux-tu nous expliquer tes choix au niveau du traitement de l’image sur ce film ?

C’est le premier film que j’ai réalisé, je ne suis donc en aucun cas un professionnel de l’étalonnage, mais comme je prends des photos depuis de nombreuses années, j’ai essayé d’appliquer au film les connaissances de l’étalonnage des photos. Je dirais que mon style est définitivement « more is more« , j’aime les contrastes élevés et les couleurs saturées.

Mais cela ne fonctionne pas vraiment sur d’immenses montagnes blanches où tout n’est que blanc/gris. Je ne voulais pas aller vers le noir et le gris, mais en même temps, je voulais que cela corresponde au reste du film, alors j’ai fini par étalonner certaines parties du ski dans des tons presque argentés. Je pense que cela a très bien fonctionné avec le sérieux et le ton du film.

Jacob, on découvre tes traces de montées (et les nombreuses conversions !) tout au long du film. Peux-tu nous dire combien de temps tu passes dorénavant sur les peaux de phoques, est-ce devenu ta principale pratique ou continues tu à switcher entre différentes pratiques (freestyle en park, freeride station, ski de montagne) ?

Oui, comme je l’ai mentionné précédemment, la Norvège est vraiment le berceau du ski de randonnée et c’est ancré dans le mode de vie de tous les Norvégiens qui aiment les activités outdoor. Si vous voulez skier les plus grands sommets, vous devez marcher, il n’y a pas d’autres options, par exemple la motoneige et le ski héliporté sont interdits par la loi.

En fait, j’apprécie le projet de gagner mes sommets, si vous vous assurez de commencer tôt et de ne pas vous précipiter au sommet, la montée est une belle promenade avec des vues, et cela vous donne le temps de vraiment planifier ce que vous allez faire à la descente, ainsi qu’une bonne idée de la qualité de la neige et des risques potentiels. L’hiver dernier, j’ai passé un total de 4 jours dans une station de ski, donc presque 100% du temps a été passé sur les peaux.

Raconte nous cette descente en face sud du Jiehkkevárri ? L’entrée semblait particulièrement raide et rocailleuse, quel terrain as-tu trouvé lorsque tu t’es engagé dans la face ? 

La face sud du Jiehkkevarri, la plus haute montagne du nord de la Norvège, a été un véritable défi, tant sur le plan mental que physique. Nous devions la skier aux premières lueurs du jour, c’est-à-dire partir de la route à 20 heures la veille de la descente, pour parcourir 1800 m de dénivelé avec du matériel freeride lourd.

Je dois tout à Finn K Hovem qui était la seule personne de notre équipe à l’avoir déjà skié. Sans lui, je ne suis pas sûr d’avoir voulu m’aventurer sur une ligne aussi massive, mais son expérience et sa connaissance de la région m’ont enlevé beaucoup de stress. La neige n’avait pas bien adhéré à la pente sommitale de près de 60°, et des plaques de neige plus molles n’ont cessé de se détacher de nos skis lors de la traversée de la face principale.

Cette zone est très exposée, nous devions donc faire preuve d’une extrême prudence pour ne pas nous faire prendre. Dès que nous avons dépassé la zone de glace dure et les rochers, et que nous avons pu descendre dans le couloir central de la face, beaucoup plus doux, la descente était belle et nous avons tous pu apprécier le ski !

Cette journée a été le point culminant de l’hiver à bien des égards, pour Sofia et moi !

Sofia, Jacob, quels sont vos prochains projets en montagne, avez-vous des objectifs particuliers au cours du prochain hiver ? 

Nous prévoyons actuellement de passer un autre hiver en Norvège, en nous concentrant sur un nouveau projet. Cette fois, nous abandonnerons le thème de la romance et tenterons de rapprocher le public de l’aspect pédestre de notre ski, en illustrant les distances parcourues, les mètres verticaux gravis et la récompense que procure le fait de gagner ses virages en retour.

Le projet n’est pas encore entièrement planifié, donc il faudra encore le découvrir pendant la saison, en fonction de la neige et du taux de réussite, mais nous sommes impatients de passer un autre hiver dans le van, en voyageant à travers certaines des plus belles régions que nous connaissons !

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