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Postures médiatiques - Chronique de l'imposture ordinaire, d'André Perrin

Publié le 31 décembre 2022 par Francisrichard @francisrichard
Postures médiatiques - Chronique de l'imposture ordinaire, d'André Perrin

Ce livre est un recueil de chroniques qui, pour la plupart, ont été publiées entre l'été 2020 et l'automne 2022 dans la revue Commentaire.

L'auteur s'en prend à l'idéologie dominante:

Sur la scène intellectuelle française, c'est la gauche qui, depuis longtemps, tient le bâton. Son autorité auto-instituée a un tel pouvoir d'intimidation que ceux qui la contestent ne peuvent le faire qu'en adoptant son langage et en intériorisant la légitimité dont elle s'est investie.

André Perrin, pour le plus grand bonheur du lecteur, épingle ces imposteurs de l'époque. Il le fait en montrant leurs incohérences, leurs partis-pris, leur inculture, leurs omissions.

Une des caractéristiques de ces imposteurs médiatiques est, dans paroles et écrits, de traiter différemment, avec mauvaise foi, ceux qui sont dans leur camp et ceux qui n'y sont pas:

- Adèle Haenel, qui s'est scandalisée de l'attribution à J'accuse de Roman Polanski du César de la meilleure réalisation, peut distinguer l'auteur et l'oeuvre quand il s'agit de Célineson auteur favori, mais elle ne le peut pas quand il s'agit de Polanski. Un des arguments d'imposteurs ordinaires, qui la défendent dans un article de L'Obs du 13 mars 2020, est de dire que l'un est vivant et l'autre mort:

Il faut sans doute comprendre qu'en séparant définitivement l'homme de l'oeuvre, la mort conserve celle-ci, mais annihile les actes qui ne relevaient pas du domaine de l'art, en sorte que l'honneur accordé à l'un ne risque plus de rejaillir sur les autres.

- Les caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo sont critiquables, selon des imposteurs ordinaires, dans un article du Monde du 3 novembre 2020, parce qu'elles meurtrissent non seulement les "pauvres de France et de Navarre", mais des "millions de manants illettrés ou peu lettrés - mais pacifiques - d'immenses contrées de la terre" car, en visant les islamistes, on atteint inévitablement les "illettrés" ou "semi-cultivés" qu'ils manipulent:

Il est significatif qu'on ne se préoccupe de la sensibilité offensée des croyants que lorsque certains d'entre eux ont recours à l'égorgement et à la décapitation pour la faire respecter.

- Les 7 et 8 janvier 2022 un colloque est organisé à la Sorbonne par L'Observatoire du décolonialisme sur le thème: Après la déconstruction: reconstruire les sciences et la culture. Avant même qu'il n'ait lieu, des articles venimeux paraissent dans Libération les 17 décembre 2021 et 5 janvier 2022 et un texte signé par 74 universitaires paraît dans Le Monde le 5 janvier 2022 pour dire qu'il constitue une caricature de son objet car il conduit à observer pour ne rien voir:

Vous vous demandez peut-être comment on peut savoir qu'un colloque qui n'a pas encore eu lieu a raté son objectif? Quelle naïveté! C'est comme si vous exigiez d'un critique de cinéma qu'il aille voir un film avant d'en rendre compte dans les colonnes du  Monde: ne suffit-il pas pour ce faire de connaître son titre, son sujet, le nom du réalisateur et des acteurs?

Ces trois exemples, choisis en toute subjectivité, donnent un aperçu du ton et de la logique de l'auteur, qui ne s'en laisse pas conter et qui a su observer, pour cet ouvrage politiquement incorrect, L'imposture ordinaire, en écoutant France Inter ou France Culture, en lisant Le Monde ou Libération, Télérama, l'Obs ou Médiapart.

Francis Richard

Postures médiatiques - Chronique de l'imposture ordinaire, d'André Perrin, 224 pages, L'Artilleur


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