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Qui est Nicolas Huet Greub, agent de talentueux photographes ?

Publié le 13 janvier 2023 par Larrogante

Update de l’interview : Nicolas Huet Greub est maintenant en solo et s’appelle 37.2  (représentation d’artistes, production et maison d’édition). On le félicite ! 

Nicolas Huet Greub est un passionné. On sent à ses mots toute l’envie que cet agent de photographes à de mettre en lumière le talent des autres. D’ailleurs, à la suite du confinement, Nicolas lance un appel à projets en vue de l’édition d’un livre de photographies aux Editions Rive Gauche. Vous avez jusqu’au 7 juin pour participer. En attendant, découvrons cette magnifique personne, agent, passionné, passionnel.

Hello Nicolas, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 29 ans, je suis parisien et libre. Définir ce que je fais en un mot c’est toujours compliqué, agent , producteur, éditeur.. disons que j’aime travailler avec les artistes et repousser les limites. Que cela soit dans ma vie personnelle ou professionnelle, je ne veux m’entourer que de gens qui me tirent vers le haut, qui voient grands et avec qui les rapports sont sains et simples. Il y a 4 ans, j’ai co-fondé une agence photographique et une maison de production, et fin 2019 pour célébrer les trois ans de l’agence, j’ai fondé une seconde société, une galerie & maison d’édition. Ça s’appelle 37.2. 

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J’ai toujours été fasciné par l’image et considéré la photographie comme un Art à part entière.

Comment es-tu arrivé à la photographie ?

Tout d’abord j’ai toujours été fasciné par l’image et considéré la photographie comme un Art à part entière. Il y a des photographies / photographes qui m’ont vraiment marqué : Peter Lindbergh, Bruce Weber, Diane Arbus, Stephen Shore, William Eggleston, Ren Hang, Irving Peen, Tom Bianchi, Nan Goldin

Plus précisément le métier d’agent, c’est grâce à deux femmes pour qui j’ai une réelle affection que j’y suis arrivé. Nathalie Maudet, directrice de l’achat d’art chez Publicis, qui après une rencontre a parlé de moi à son amie, Anne Marie Gardinier, agent parisienne. Anne Marie m’a proposé un stage, je devais rester deux mois, je suis resté 1 an. Les deux sont fortes, brillantes, respectueuses des artistes et de leurs collaborateurs. C’était les meilleures écoles possibles. Avant de monter l’agence, j’ai également passé un été dans le studio du photographe Peter Lippmann et voir travailler un artiste dans son quotidien a été une expérience formatrice et enrichissante. Comprendre le processus de création, les envies de l’artiste, c’est essentiel pour identifier les travaux commerciaux qui pourraient lui correspondre, lui permettre de développer sa carrière et être financièrement intéressant.

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Peux-tu me parler de Rive Gauche Gallery, que tu viens d’ouvrir ?

Rive Gauche, c’est une galerie & une maison d’édition. Cette nouvelle société s’inscrit dans un cheminement de pensée qui est le mien depuis que j’ai monté l’agence en 2016, il peut y avoir une convergence entre le « commercial » et le travail personnel / artistique des photographes. Un pendant sert l’autre et vice versa. C’est un juste équilibre à trouver. Accompagner les artistes représentés et développer leurs projets personnels est impératif dans ma conception du métier d’agent. Travailler avec des simples « photographe de commande » ne m’a jamais fait bander, il est important pour moi qu’ils aient une vision, des choses à dire. Et si tant que ces choses me parlent, je veux bien les aider à les raconter de la plus belle des façons possibles.

Avec Rive Gauche, je permets aux photographes que je représente de s’épanouir artistiquement, de se réinventer, d’aller au bout de projets personnels que nous allons ensuite faire rayonner. Roberto Badin est un parfait exemple, en 2019 il se retrouve exposé à Arles avec son projet Inside Japan et en parallèle il est multi récompensé à travers le monde pour sa campagne Mcdonald que j’ai produite. Le plafond de verre n’est plus.

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Quels artistes sont représentés ?

Aujourd’hui, les mêmes que je représente dans mon agence (www.37.2-paris.com). Mais je suis ouvert à travailler avec de nouveaux artistes sur Rive Gauche notamment pour l’édition. Mon critère numéro un quand je prends un artiste, c’est de savoir si j’ai envie de l’avoir au mur chez moi. 

Il y a Roberto Badin, j’ai financé une partie de son projet Inside Japan il y a un an, depuis le livre va faire l’objet d’une ré édition et le projet va bientôt connaitre sa sixième exposition, après avoir été présenté chez Cyril Putman lors des rencontres photographiques d’Arles 2019.

Doan Ly, c’est la dernière photographe que j’ai signé en hiver 2018. J’avais découvert son travail sur instagram (comme quoi). Doan est une fantastique floral designer qui s’est mise à la photographie il y a quelques années et le résultat est incroyable. Sa force selon moi, c’est d’avoir un style bien à elle, qui ne ressemble à rien d’autres, et ça en 2020, croyez-moi c’est rare.

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Shelby Duncan, c’est comme Roberto Badin, Ricardo Gomes, Romain Sellier ou Arthur Delloye, elle m’a fait confiance dès le départ, je n’avais même pas de site internet. Shelby, j’ai eu un coup de coeur pour son travail et sa personne. En redécouvrant son travail avec elle, j’ai quasiment tout de suite dit qu’il fallait faire un livre sur les années qu’elle a passé dans cette maison à LA où ont défilé Johnny Halliday, Léa Seydoux, Louis Garrel, Rebecca Zlotowski, Gaspard Ulliel et beaucoup d’autres. Ce n’est pas un simple livre de photos, c’est accompagné de témoignages, ça raconte vraiment une belle histoire, la sienne.  Le livre va s’appeler House of love.

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Romain Sellier, j’ai publié son premier livre en octobre, Bandra Sentimental. On travaille sur un second ouvrage en ce moment. Romain est brillant, il a toujours un temps d’avance. J’ai un grand respect pour son œil. Olivier Kervern, j’ai été le premier agent à lui écrire en 2017, il vendait encore ses photos à Rambuteau. Son ascension est fulgurante, à l’image de son travail, intemporel. Ricardo Gomes, c’est le premier photographe avec qui j’ai commencé, tu l’avais d’ailleurs interviewé au moment du lancement de son livre que j’avais en partie financé, Playground. Au moment où je m’interrogeais sur l’éventualité de monter mon agence, il avait eu cette phrase « Peu importe ce que tu décides, je te suis. ». Je n’avais plus le choix après ça ! Et maintenant Madonna a jeté son dévolu sur lui, il travaille avec elle depuis l’année dernière, c’est une collaboration qui fonctionne très bien. Quelques photographies de Madonna par Ricardo sont d’ailleurs en vente exclusive à la galerie.

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Comment travailles-tu avec les photographes ?

Main dans la main. Pour moi c’est une relation d’égal à égal. J’aime les relations saines, directes et simples. L’important c’est de parler le même langage et de partager une vision, qu’un artiste ait compris qu’il faut s’entourer des meilleures personnes (styliste, set designer, retoucheur, assistant…) pour aller plus loin. Que l’argent gagné grâce aux travaux de commande doit être réinjecté dans des projets personnels, créatifs, artistiques. Je fais des mood aussi quand on brainstorme sur des projets, j’ai des mood beauté, mode, still life etc,.. J’adore ça.

Ce métier est une récréation, la plupart de mes amis qui ont vu Dix pour cent, m’appelle Andréa Martel, cela me fait sourire.

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Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail, au quotidien ?

J’aime que mes journées ne se ressemblent pas et soient sans cesse ponctuées de nouvelles rencontres. Ce qui est excitant dans le fait de diriger deux sociétés aujourd’hui, c’est que j’ai un regard à 360 sur la carrière de l’artiste. Ce métier est une récréation, la plupart de mes amis qui ont vu la série « Dix pour cent », m’appelle Andréa Martel, cela me fait sourire.

Peux-tu me parler de tes projets à venir ?

Sur l’agence et maison de production, le rythme est très soutenu, cela va faire plusieurs mois que nous sommes dans un tunnel de travail et projets qui ne désemplit pas. C’est à la fois excitant et cela me pousse aussi à penser plus grand. J’aime beaucoup New York, je m’y suis toujours senti comme à la maison, alors pourquoi ne pas ouvrir un bureau là-bas ? Sur Rive Gauche, mon premier semestre va être marqué par la sortie du livre de Shelby Duncan que j’édite, House of love. Cela fait plus de deux ans qu’on travaille dessus. J’ai hâte. Sinon je vais avoir 30 ans cette année, je veux bien un mari pour passer le cap.

Vous pouvez suivre Nicolas sur son site.
Crédit photo de couverture : Flowers by DOAN LY


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