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[Critique] Babylon

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Babylon

[Critique] Babylon
Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.

Film après film, Damien Chazelle s’impose comme un réalisateur majeur de son époque. Après le percutant Whiplash en 2014, le sublime La La Land en 2017 et l’immersif First Man en 2018, le cinéaste franco-américain revient cette année avec Babylon, un film fleuve qui sonne comme une véritable déclaration d’amour au cinéma.

Un cinéma, certes d’une autre époque puisque l’histoire prend place dans le Hollywood des années 20, alors que la transition vers les oeuvres parlantes s’opère peu à peu, mais qui résonne néanmoins grandement avec notre vision contemporaine grâce à sa capacité à capter la magie universelle qui entoure sa fabrication, et l’émerveillement tout aussi universel qu’il procure. Si ces deux facettes sont palpables à bien des moments du récit, et confère au film une émotion discrète mais puissante, elle contraste toutefois avec la décadence qui fait rage en coulisse. Symbole d’une époque de dépravation absolue, celle-ci fait effectivement l’objet dans le long-métrage de séquences d’une énergie folle, tout à la fois euphorisantes et frénétiques. S’appuyant sur une bande originale endiablée, une mise en scène flamboyante et un montage galvanisant, le réalisateur délivre un moment de cinéma absolument grandiose, qui restera longtemps gravé dans les mémoires (et les rétines).

[Critique] Babylon
Une fois cette folie contagieuse retombée, tel le réveil d’un lendemain de cuite, Damien Chazelle a heureusement la bonne idée d’élever les enjeux en proposant une critique sans concession du milieu. Le sourire s’efface dès lors progressivement, à mesure que la chute des personnages s’amorce. Broyés par un système qu’ils ont eux-mêmes nourri, ils se débattent péniblement pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Un sentiment renforcé par les nombreuses ruptures de tons, ainsi que les multiples mélanges de genres, qui composent le film. Alors certes, le propos n’est pas particulièrement novateur, mais l’amour sincère que porte le réalisateur à ses protagonistes rend néanmoins leur déclin infiniment touchant. Il faut dire que les acteurs livrent tous une prestation magistrale. Si on appréciera notamment la densité du jeu de Brad Pitt et Margot Robbie, capables de naviguer dans les différents registres dramatiques tout en insufflant une vulnérabilité désarmante à leur personnage, on retiendra surtout la présence solaire de Diego Calva, sans nul doute la grande révélation du long-métrage.

Véritable déclaration d’amour au cinéma, Babylon s’impose donc comme une oeuvre ambitieuse, flamboyante et débordante d’énergie. Entre pure frénésie et douce mélancolie, le film propose une critique sans concession du milieu, ponctuée d’explosions d’émotions aussi sincères que bouleversantes. Une expérience visuelle et sonore hors norme, à vivre impérativement en salle !


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