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Dix choses à retenir de l'Open d'Australie

Publié le 04 février 2023 par Francky
Dix choses à retenir de l'Open d'Australie
L'Open d'Australie, qui vient de s'achever, a donc consacré une nouvelle championne. Il a été aussi le théâtre de surprises et de déceptions dans le tableau féminin, d'une finale épique dans la catégorie Juniors et d'une étrange malédiction ayant frappé les joueuses de la série Netflix Break Point. Au milieu de tout ça, la première levée du Grand Chelem n'a pas échappé aux traditionnelles polémiques venant ternir sa légende. Avant de refermer le chapitre, voici donc dix choses que l'on retiendra en priorité de cette édition 2023.
Aryna Sabalenka enfin récompensée :
La biélorusse est sortie gagnante de ce qui restera sans doute l'une des finales les plus agressives qu'on ait pu voir en terme d'intensité dans les frappes de balles. Plus pondérée et plus constante que les années précédentes, elle est allée chercher avec la tête et le cœur ce premier titre du Grand Chelem autour duquel elle a longtemps gravité sans parvenir à le toucher. Avec cette consécration au plus haut niveau, elle confirme la prédominance des attaquantes de fond de court et des serveuses puissantes, enterrant par la même occasion le dernier espoir de voir resurgir ces joueuses qui s'appliquaient à travailler les angles en proposant du tennis léché et élégant. C'est la fin d'un chapitre et le début d'un autre.
Une Pologne aux deux visages :
Alors qu'on s'attendait à voir Iga Swiatek dans le dernier carré, c'est finalement sa compatriote Magda Linette qui a pris tout le monde au dépourvu en atteignant ce stade, ce qu'elle n'avait encore jamais réalisé dans un tournoi du Grand Chelem (elle n'avait jamais fait mieux qu'un troisième tour). D'abord convaincante, même si elle eut un démarrage délicat au premier tour, la numéro une mondiale s'est subitement effacée en étant largement dominée en huitièmes de finales par une Elena Rybakina des grands jours, tandis que pendant ce temps-là, Linette a joué sans le moindre complexe en proposant son tennis logique et attentiste. Une joie et un parcours qui viennent au bout du compte masquer la déception que fut la sortie précoce de Swiatek. De quoi susciter des questions pour la suite de la saison.
La fragilité de Caroline Garcia :
Inutile de tourner autour du pot, la numéro une française a clairement déçu dans cet Open d'Australie. Sa contre-performance est d'autant plus dommageable qu'elle avait été relativement épargnée par le tirage au sort et pouvait ainsi espérer un parcours tranquille jusqu'aux demi-finales... sauf que Magda Linette en décida autrement. Où plutôt, devrait-on dire, jusqu'à ce que le mental de la française en décide autrement. Car, ce fut bien là le problème. C'est l'esprit de Caroline Garcia qui a fini par vaciller de par le fait que cette dernière se retrouvait pour la première fois avec un statut de favorite dans un tournoi du Grand Chelem. Une étiquette visiblement trop lourde à porter pour elle et qui lui avait déjà valu bien des tracas avant qu'elle ne cède contre l'intrépide polonaise alors que la Garcia des Masters 2022 aurait réglé l'affaire en moins de temps qu'il n'en faut. Malgré l'expérience qu'elle a sur le circuit, elle a encore un dur labeur à accomplir si elle veut un jour réaliser son rêve.
Une finale Juniors totalement débridée :
Opposant les deux pépites russes de quinze ans Mirra Andreeva et Alina Korneeva, la finale Juniors filles de l'Open d'Australie (dont les rebondissements vous sont résumés ici) est très rapidement partie dans tous les sens. Dès les premiers échanges, l'on pressentait déjà que ce match allait prendre une tournure passionnante, même si le spectacle fut en grande partie gâché par un festival de fautes directes comme on n'en avait rarement vu à ce stade de la compétition. Qu'à cela ne tienne, les deux joueuses, très bonnes amies en dehors des courts et appelées à faire de grandes choses dans les années qui viennent, ont tout de même réussi à nous tenir en haleine pendant plus de trois heures dans ce qui restera sans nul doute une des finales les plus émotives qu'on ait pu voir depuis fort longtemps. En atteste la longue étreinte qui a suivi la balle de match.
La déroute des américaines :
Les commentateurs ont commis une grave faute professionnelle en mettant les joueuses américaines sur un piédestal. Tout ça pour quoi, au bout du compte ? Beaucoup estimaient que Jessica Pegula (joueuse finalement très surcotée) pouvait aller au bout parce qu'elle avait mis une raclée à Iga Swiatek en United Cup, comme d'autres encore pensaient que Coco Gauff semblait en mesure de soulever son premier trophée du Grand Chelem parce qu'elle venait de s'imposer dans un tournoi de seconde zone (le WTA 250 d'Auckland) où elle n'avait pas d'adversaire (sans faire offense aux autres joueuses qui ont participé à ce tournoi). Les conclusions furent tirées trop hâtivement si bien qu'après une première semaine idyllique, l'on a pu voir les limites de chacune. On se rend compte, en conclusion, que le Masters 2022 complètement raté de Pegula et Gauff n'était pas le fruit du hasard et que le mal est plus profond qu'il n'y parait. À elles de nous faire mentir lors des prochains gros rendez-vous à Indian Wells, Miami et Roland Garros.
La nouvelle génération tchèque prête pour l'offensive :
On savait pertinemment que cela arriverait. Les jeunes joueuses tchèques sont et bel et bien là et semblent avoir décidées de prendre un peu d'avance sur le calendrier. Le parcours de Linda Fruhvirtova, dix-sept ans, en témoigne même si cette dernière va devoir encore fournir des efforts considérables pour rivaliser avec les plus grandes. Passées par les qualifications, Sara Bejlek et Brenda Fruhvirtova (petite sœur de Linda), respectivement âgées de dix-sept et quinze ans, ont clairement montré qu'il allait falloir compter sur elles en accédant pour la première fois de leur jeune carrière à un tableau principal de tournoi du Grand Chelem. La saison ne pouvait on ne peut mieux commencer pour le tennis tchèque féminin dont les performances laissent présager de bonnes choses, pourquoi pas dès cette année.
La guerre en Ukraine s'est incrustée dans le tournoi :
On ne se faisait hélas que peu d'espoir. Le conflit russo-ukrainien était présent en toile de fond à Melbourne Park. Ainsi, des incidents ont émaillé certaines rencontres, notamment lors des matches de Novak Djokovic et du russe Karen Kachanov. Le propre père du vainqueur de l'édition masculine a été lui même impliqué en se mêlant à une foule arborant des drapeaux pro-russes rendant hommage à Vladimir Poutine, et ce alors que l'organisation avait clairement spécifié que de telles manifestations ne devaient pas avoir lieu dans ses enceintes sportives. Ces séquences furent malheureuses, intolérables et n'eurent rien à faire lors d'un événement de tennis au retentissement mondial. Nous en sommes pour ainsi dire réduits à regarder avec impuissance les dommages que peuvent occasionner des télescopages entre le monde du sport et celui de la géopolitique.
Le désastre des sessions nocturnes :
Cela demeurera sans doute l'un des gros points noirs de cette édition 2023 : des matches débutant tard dans la soirée ou s'achevant au cœur de la nuit. En effet, la particularité à l'Open d'Australie est que, pour de sempiternelles raisons de droits télé, les sessions nocturnes sont programmés à vingt-et-une heures, heure locale, sur la Rod Laver Arena. Cela implique forcément que si les rencontres précédentes se sont étendues dans le temps, ces sessions de nuit (qui n'ont jamais aussi bien portées leur nom, du coup) peuvent débuter vers vingt-deux ou vingt-trois heures. C'est ne pas respecter les joueuses et les joueurs que d'agir de la sorte. Ramener les night sessions à dix-neuf heures serait par conséquent bien plus humain et permettrait par la même occasion de remettre éventuellement sur les rails un tournoi dont le rayonnement s'efface petit à petit au fil des ans et qui perd en crédibilité. Pas sûr que cette saine colère parviennent aux oreilles des principaux intéressés à moins que les professionnels fassent entendre leur voix.
Des tenues de très mauvais goût :
On peut se permettre pas mal de choses à l'Open d'Australie, notamment porter des tenues d'une laideur répugnante sur le court. Dans ce domaine, les deux gros équipementiers américain et allemand ont rivalisé d'ignominie en proposant à leurs joueuses et joueurs des tenues vestimentaires particulièrement affreuses qui avaient tendance à donner mal aux yeux. Dans ce concours d'apparence à donner la nausée, on a tout de même pu voir des tenues beaucoup plus appropriées et agréables à l'œil. Le pire est qu'il va certainement falloir attendre Wimbledon pour revenir à des choses plus sobres. Voilà qui est inquiétant pour l'avenir de la discipline. 
La malédiction Netflix :
Pas un, pas une, n'y a échappé. Toutes celles et ceux qui ont apporté leur contribution à la série Netflix Break Point (dont nous avions discuté ici) ont subi une tragédie dans cet Open d'Australie en se faisant éliminer les uns après les autres, si bien que l'emballement médiatique a provoqué l'émergence d'une supposée malédiction frappant uniquement les participants à cette série. Chez les dames, par exemple, tout commença par les forfaits de Paula Badosa et Ajla Tomljanovic, avant que Maria Sakkari et Ons Jabeur ne se fassent éliminer de manière précoce. Flippant... Espérons pour elle que cette malédiction ne les accompagnera pas toute l'année... 

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