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"L'été où tout a fondu" de Tiffany McDaniel (The Summer that Melted Everything)

Par Cassiopea

L'été où tout a fondu (The Summer that Melted Everything)
Auteur : Tiffany McDaniel
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Happe
Éditions : Gallmeister (18 août 2022)
ISBN : 978-2351782514
480 pages

Quatrième de couverture

Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête.

Mon avis

Publié une première fois, en mai 2019, par les éditions Joëlle Losfeld (et traduit par Christophe Mercier), ce roman a été réédité chez Gallmeister après le succès de Betty du même auteur.

1984, Autopsy Bliss, est procureur à Breathed, une petite ville de l’Ohio. Il se pose beaucoup de questions sur la justice et son application, ne risque-t-on pas de faire des erreurs et comment les réparer si … ? Voulant se heurter au Mal pour, entre autres, mieux comprendre le Bien, il passe une annonce où il invite le diable. Drôle d’idée mais après tout, pourquoi pas ?

Le lendemain, le fils du procureur, Fielding (qui est maintenant âgé et nous raconte l’histoire) se trouve face à un jeune garçon, Sal, à la peau noire et aux yeux verts surprenants. Ce dernier lui dit qu’il est le diable. Autopsy pense que c’est un fugueur et l’accueille chez lui le temps que le shérif fasse des démarches pour que sa famille le récupère. Sal s’installe, presque comme un fils supplémentaire dans cette famille peu ordinaire.

L’atmosphère est lourde, on est en pleine canicule. De plus, depuis que cet adolescent est arrivé, il se passe des événements bizarres. Dans cette bourgade, le racisme, le sectarisme, l’intransigeance sont forts. Certains se cachent derrière la religion mais il n’y a pas de cohérence entre leurs actes et leur foi… Sal est un individu troublant, fascinant, pas seulement pour ceux qui le croisent dans la ville mais également pour le lecteur. Le lieu a de l’importance, on sent au départ une communauté soudée mais un grain de sable et tout s’écroule. Était-ce une union de façade ? Sal est-il le catalyseur qui fait que chacun se montre tel qu’il est réellement ?

Celui qui revient sur les faits passés, est maintenant un homme solitaire, limite asocial. Il a du recul, analyse le passé mais sans s’appesantir. Est-ce qu’un adolescent peut être le mal incarné ou l’apporter ?

De nombreux thèmes sont abordés dans ce recueil. Tiffany McDaniel ouvre des pistes de réflexion. Son écriture (merci au traducteur) lumineuse, puissante, donne de la profondeur à son écrit. Ses personnages, (celui de la mère de famille est très intéressant) sont captivants ; originaux. J’ai apprécié d’observer l’évolution de chacun, leurs failles, leurs forces et la façon dont ils s’y prennent pour avancer malgré les difficultés. J’émets juste un petit bémol sur l’année 1984, j’avais plutôt l’impression d’être trente ou cinquante ans en arrière.

NB : j’ai adoré le gâteau d’anniversaire des treize ans !


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