Critiques Séries : Poker Face. Saison 1. Episode 8.

Poker Face // Saison 1. Episode 8. The Orpheus Syndrome.

Après l'épisode précédent qui bousculait un peu la dynamique installée, ce nouvel épisode de Poker Face fait de même en changeant un peu le récit. Ce n'est pas un meurtre mais deux meurtres. Cet épisode incarne tout ce que j'aime dans Poker Face. Il y a ici tous les ingrédients de la série policière mais aussi Charlie Cale qui est au sommet de son art, à la manière d'un Colombo au féminin (le coup des graviers était parfait). L'écriture est tellement soignée que le récit se suit avec un vrai plaisir. La conclusion est même satisfaisante et logique, parfaitement orchestrée du début à la fin. Poker Face est une série policière d'un genre véritablement différent, parvenant à développer les personnages liés aux affaires de façon soignée. Cet épisode est probablement celui qui a les personnages impliqués les plus nuancés. Le casting joue forcément un rôle important dans cette série et Nick Holte est brillant de bout en bout, Luis Guzman continue d'être un gimmick parfait pour ce genre de séries entre comédie et drame et Cherry Jones est plus que délicieuse en tueuse hors pair.

Au milieu de l'épisode, Poker Face parvient à réellement retourner la situation afin de nous surprendre. Pas seulement par le casting qui est brillant mais également dans la façon dont l'histoire est construite. L'épisode est différent des précédents car il offre ici une perspective sur la culpabilité, les regrets et les conséquences terribles de nos actes qui peuvent parfois nous hanter toute notre vie. Il y a même un brin d'émotion qui naît au milieu de l'épisode qui emporte le spectateur et nous attache encore plus au récit. Là où les épisodes précédents donnaient envie de voir les tueurs finir derrière les barreaux, cette histoire ne pouvait pas se terminer autrement que par le suicide de celle qui est responsable de tout ce qui arrive et qui au fil des années a tenté de tout faire pour s'en sortir sans une égratignure.

Visuellement c'est là aussi brillant. Poker Face a toujours été une très belle série pour sa mise en scène et sa photographie mais cet épisode l'est encore plus. Chaque semaine est une vraie découverte et je pourrais suivre les aventures de Charlie Cale des années durant sans me lasser. On sent que les scénaristes ont des idées et savent être inventifs. C'est une véritable force dans cette série et je n'ai déjà qu'une envie : voir le prochain épisode afin de voir ce que Poker Face peut bien nous réserver. Là où le format aurait pu s'essouffler au fil des épisodes, il démontre une vraie tenue de route. Depuis le début de la saison, l'intrigue fil rouge est laissée de côté et ce n'est pas plus mal. Benjamin Bratt n'a pas besoin d'apparaître de partout et cela fait aussi du bien à Poker Face. La série peut raconter plein de choses et garde ainsi du temps pour des éléments bien meilleurs que d'autres.

Note : 10/10. En bref, le meilleur épisode de Poker Face jusqu'à présent.

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