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La magie du lieu

Publié le 03 mars 2023 par Aicasc @aica_sc

Le sorcier vient de loin. Chose curieuse, sa filiation mène direct à l’artiste

Patrick Chamoiseau, Le conteur, la nuit, le panier

La magie du lieu

Ernest Breleur
Rituel de réparation pour la mangrove
Crédits photos Hélène Raffestin
Courtesy Maelle galerie

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Rituel de réparation pour la mangrove est une série limitée de quatre photographies de 60 cm x 40cm. Ernest Breleur les a captées dans la mangrove martiniquaise dans les années quatre-vingt-dix. Malgré de légères différences, elles montrent toutes quatre, saisies en plongée, une même portion de paysage où a été improvisée une installation de menus objets usagés porteurs de vécu sans doute collectés sur place. On retrouve dans chacune d’elle une fine guirlande de drapeaux triangulaires rouges et noirs qui circonscrivent, isolent, protègent, l’espace d’intervention artistique, comme s’il s’agissait de protéger une scène de crime. Une vieille croix de pierre penchée évoque une tombe. Une forme indéfinie vaguement anthropomorphe ornée d’un collier convoque l’idée d’un autel et de son idole. L’élément essentiel semble le miroir dans lequel se reflètent les objets comme un écho à la réverbération de ces mêmes objets dans l’eau.  Le reflet, mobile et changeant, déforme, interprète, réinvente l’expérience du regardeur, instaure un nouvel espace qui questionne le visible et l’invisible.  Ernest Breleur a longuement réfléchi à cette notion de reflet, par exemple dans une série de boîtes de la même période. Il n’est pas question ici des Paysages célestes plus récents mais de boîtes où des objets déchus se réfléchissaient dans un miroir fixé sur le fond de la boîte.

La magie du lieu

Ernest Breleur
Rituel de réparation pour la mangrove
Crédits photos Hélène Raffestin
Courtesy Maelle galerie

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La magie du lieu

Ernest Breleur

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La magie du lieu

Ernest Breleur
Collection privée

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Par ailleurs, dans la Série blanche, on retrouve dans quelques tableaux une constellation de bibelots en flottaison comme en orbite autour du corps en décomposition.

Faut – il interpréter cette série Rituel de réparation pour la mangrove comme une approche écologique de défense d’un espace naturel dégradé par l’action de l’homme ? Y voir plutôt un acte de mémoire sur le théâtre d’évènements passés ? Une réflexion plastique sur l’espace et le reflet reste t – elle ici la priorité de l’artiste ce qui permet d’inscrire ces œuvres dans le questionnement esthétique global d’Ernest Breleur ?

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Ernest Breleur
Rituel de réparation pour la mangrove
Crédits photos Hélène Raffestin
Courtesy Maelle galerie

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Voilà ce qu’en dit Ernest Breleur :

Comment est née la série Rituel de réparation pour la mangrove ?

L’idée de travailler dans la mangrove est venue dans les années quatre-vingt-dix. Je ne me souviens pas exactement. A cette époque je faisais les boites avec les miroirs au fond, j’interrogeais la représentation de l’espace, mais aussi celle concernant Le reflet.

 Lors d’une balade, je rencontre par hasard cette mangrove très mal en point, il s’est alors passé quelque chose dans l’instant. Mon cerveau m’a joué un tour et j’ai cru voir des silhouettes estompées d’amérindiens, mais aussi d’esclaves marrons traverser le lieu que je venais de découvrir. Tout à coup surgit la nécessité d’agir à cet endroit isolé et mystérieux. Que pouvais-je faire, sinon une action relevant des pratiques magiques de mon lieu? Je savais que mon geste ne pouvait pas être opératoire dans cette circonstance. Mais je ressentais très fortement l’obligation de m’impliquer, en tant qu’artiste je me devais de dépasser l’idée d’une action relevant du magico-religieux pour aller vers une intention artistique, esthétique. Pour faire œuvre j’ai conçu une installation et pour la restituer j’ai eu recours à la photographie.

En pénétrant au cœur de la mangrove on rencontre tout le mystère du lieu, celui de cet écosystème si fragile. Là, quand on y est, il règne un silence, interrogatif, bienfaisant, parfois inquiétant, d’une beauté tremblante, hésitante. A cet endroit-là, surgit des images troubles insoupçonnées, que seul un œil averti à la capacité de percevoir.  Tout cela est d’ailleurs proche de la nouvelle série de peintures que je développe sur la question du vivant. C’en est le prolongement. Je pense alors à Carlos Castadena, un écrivain péruvien du début du vingtième siècle, qui s’est attaché à promouvoir la Tensegrity. C’est une version  modernisée de certains mouvements appelés  passes magiques  développées par des shamans indiens qui vivaient au Mexique avant la conquête espagnole et qui leur permettaient d’accroître leur pouvoir de perception. Lorsque Castadena est dans la forêt, il imagine et raconte des scènes. Quand on parcourt ses écrits, on ne sait pas si c’est le réel   ou un réel fantasmé.

Ces questions m’intéressent parce que c’est une suite logique du travail que je développe aujourd’hui sur la question du vivant en considérant l’immensité de l’écosystème. La notion de paysage, d’un point de vue occidental, installe une mise à distance avec la nature et, à partir de là, un sentiment de domination de la nature. Dans la culture indienne, il n’y a pas de paysage, il y a la nature, il y a des comportements dans la nature ; Pour l’Africain qui vit en brousse ou en Guyane, il n’y a pas de paysage, il y a la nature.  Cela crée de nouveaux rapports de respect avec cette nature.

Quand les gens voient un arbre mort – que ce soit sur la route ou près de la mer –ils se précipitent tous pour exercer leur talent de photographe.  Leur regard dépourvu d’éclairage ne perçoit pas l’idée de catastrophe imminente.  Alors que moi, je le vois comme un phénomène d’érosion.

Homme née à la campagne avec qui j’ai toujours gardé une relation précieuse, je me suis toujours déplacé dans ce cœur si palpitant de la nature, pour chasser, attacher les animaux de mon père, et suivre les cours d’eau. On avait une vie intense dans les bois et quelquefois, on était surpris de ce qu’on pouvait imaginer parce qu’à cette époque, des histoires de diablesses, d’hommes sans tête circulaient beaucoup dans la culture de mon âge. Tu ressentais donc toujours une espèce de menace derrière toi ou à côté de toi, due à toutes ces croyances.

Dans la nature elle-même, on se rend compte qu’à l’intérieur de l’écosystème, il y a des lois, des rapports de force qui existent et c’est impitoyable.  Pire qu’entre les hommes, sauf que la nature fait ce qui est juste nécessaire pour que les espèces puissent véritablement cohabiter. Et parfois, il y a des dégâts, il y a des arbres qui meurent. Tu as aussi d’autres êtres vivants qui habitent l’écosystème, comme les fourmis, comme les termites qui aujourd’hui font leur travail de sape et nous, nous ne voyons que ces arbres qui meurent.

Je trouve que la question du vivant est liée à la question de la vie, de la naissance et de la mort et que dans la mort, tous les vivants se ressemblent.

Un autre phénomène s’ajoute à cela.  Lorsqu’on s’attarde dans un lieu et qu’il commence à faire sombre, on est envahi par des inquiétudes. On entend des bruits, des craquements, les arbres changent de forme aussi parce que la lumière agit différemment. Ce sentiment d’inquiétude va faire naître des images.

C’est là où l’artiste, lorsqu’il regarde profondément et autrement, va découvrir des formes, des blessures, des choses qui apparaissent. C’est au cœur de cette partie-là que se déroule le travail que je développe aujourd’hui.  

Tu as dit tout à l’heure qu’une fois dans la mangrove, tu as vu passer des nègres marrons…n’est – ce pas proche de ce que dit Edouard Glissant, que le paysage porte en lui les traces de l’histoire, qu’il est habité par les événements qui s’y sont déroulés…

Sur le coup je n’y pas pensé, mais je crois qu’il a raison de le dire.  Des traces sont visibles qui inquiètent et mettent en branle votre imagination.

La magie du lieu

Ernest Breleur
Rituel de réparation pour la mangrove
Crédits photos Hélène Raffestin
Courtesy Maelle galerie

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Tes photos sont-elles des offrandes à la mangrove ?

Oui mais une offrande qui ne porte pas de charge sacrée, car je n’ai pas de pouvoir chamanique.  Mon offrande est dénuée de magie, un peu comme un simulacre. Elle montre combien je suis attaché à la nature et combien je la vénère. Mon geste dérisoire correspond au besoin de préserver cette immense écloserie. Mon geste est encore une manière extraordinaire de me sentir comme un autre vivant dans cet écosystème. Si comme Glissant, certains pensent que les traces de l’histoire existent dans la mangrove, il existe aussi des traces de certaines pratiques magico-religieuses dans cette partie de la nature. Je me souviens être allé en contre bas de la route qui relie Trinité à Tartane et là aussi le hasard m’a fait découvrir une petite crique avec un immense bassin où trônaient des sous-vêtements femmes, hommes des colliers de perles synthétiques, et d’autres objets du quotidien, flottants sur l’eau miroir et quelques fois accrochés aux mains des arbres. Aujourd’hui un nouveau regard est porté sur ces pratiques qui ont un fort rapport avec la nature et en dehors de leur charge magique, une dimension esthétique et poétique leur est reconnue.

Cette référence aux pratiques magiques est de plus en plus présente dans les œuvres des artistes, je pense à Henri Tauliaut ou Tabita Rezaire avec son enfouissement dans l’exposition « Habiter la Terre »

Aujourd’hui, il y a un regard exceptionnel sur ces pratiques que l’on considère comme magico-religieuses, mais qui ont des dimensions esthétiques.

Cliquer sur la première oeuvre pour initier la galerie

La magie du lieu

Ernest Breleur
2023

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2023

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La nouvelle série que je commence tout juste à développer, est en lien étroit avec ces photos des années quatre- vingt – dix. J’ai longtemps cherché dans la peinture – j’avais arrêté parce que je n’arrivais pas à y trouver ma singularité – et aujourd’hui, le travail que je mène, je n’aime pas le mot magie, mais il y a quelque chose de magique que j’essaie de retranscrire dans ces nouvelles peintures sur transparent. Ce moment où la transformation se fait devant toi, où tu peux voir surgir des formes étonnantes.  Mon travail actuel sur plastique transparent est un regard qui s’attarde sur les arbres morts et m’amène à saisir les mutations qui se produisent à la tombée de la nuit. Le manteau noir du jour est propice à des révélations, il stimule le cerveau. Il nait ainsi dans la tête des serpents avec plumes et sans plume, des formes et des êtres inconnus. Et comme je l’ai dit, je pense souvent à cet écrivain Péruvien Carlos Castadena. Ses récits m’interpellent et m’éclairent fortement dans mon travail actuel. Ils m’obligent à envisager la question de la nature et non pas celle du paysage. La nature est le lieu de l’installation de notre écosystème, le lieu du vivant. Je questionne la finitude des arbres, leurs tergiversations vers leur disparition. Mais aussi comment ne pas penser aux œuvres de Frans Krajcherg avec ses arbres morts et calcinés, il a à travers sa pratique dénoncer la déforestation en Amazonie. Chacune de ses œuvres un cri aigu Cette nouvelle série m’éloigne de la question du paysage pour pénétrer au cœur de la nature. En faisant ces incursions dans la nature j’ai appris à me méfier de la luxuriance du paysage qui masque beaucoup de réalités.

En même temps je travaille avec beaucoup de petites volutes. Je ne sais pas si tu connais ces tapis de première communion avec des broderies, soit en plastique soit en papier, j’utilise beaucoup cet effet-là.

Il y a une double rencontre, deux codes : un code décoratif et un code pictural, de la grande tradition de la peinture – parce que dans ce travail de peinture, je trouve que je suis assez proche de quelqu’un comme Joan Mitchell, par exemple quelque chose qui relève de deux codes de lecture différente et c’est cette tension entre ces deux-là qui donne véritablement cette force au travail.

Dominique Brebion & Monique Mirabel


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