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[Critique] The Whale

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] The Whale

[Critique] The Whale
Plus de 5 ans après Mother !, sa dernière réalisation, Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, The Wrestler, Black Swan) nous revient cette année avec The Whale, un drame mettant en scène le revenant Brendan Fraser dans le rôle principal. Adapté de la pièce éponyme de Samuel D. Hunter, le film s’intéresse au personnage de Charlie, un professeur d’anglais reclus chez lui qui tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.

Présenté il y a quelques mois à la Mostra de Venise, The Whale a rapidement bénéficié d’un écho positif en raison, notamment, de la performance remarquée de Brendan Fraser. Très en retrait ces dernières années, l’acteur américain signe en effet un retour cinématographique fracassant dans la peau de cet homme en situation d’obésité morbide. Physiquement monstrueux, le comédien parvient à dépasser la dimension éminemment corporelle de son rôle pour conférer à son personnage une humanité touchante, décuplant au passage l’émotion sincère venant ponctuer certains de ses regards ou exclamations. Quasiment de tous les plans, il peut néanmoins compter sur une poignée d’actrices talentueuses pour lui donner la réplique, en particulier Hong Chau et Sadie Sink. A l’instar de leur partenaire masculin, les deux comédiennes livrent effectivement une performance d’une rare authenticité. Pouvant s’appuyer sur des personnages à la franchise désarmante, l’une et l’autre contribuent, à travers chacune de leurs interactions avec Charlie, à rendre attachant un héros pourtant repoussant au premier abord. En outre, leur petite taille crée également un contraste physique saisissant avec lui, lequel renforce bien sûr l’image monstrueuse qui l’accompagne.

[Critique] The Whale
Transcendé par des interprétations magistrales, le long-métrage n’en reste pas moins aussi très convaincant sur le fond. En faisant le choix de la vérité dans son traitement de l’obésité, le récit n’épargne, certes, aucune des horreurs inhérentes à un tel trouble du comportement alimentaire, mais il met également en lumière l’humanité touchante qui réside en chacun de nous. Sans faire l’erreur de porter un message politique ou de sombrer dans le pathos, le récit invite ainsi, sinon à l’acceptation, au moins à la compréhension. Le tout sans concession, mais aussi sans jugement de valeur. Une prouesse d’autant plus remarquable que, malgré la lourdeur du sujet, la longueur du film (près de 2 heures) ou sa construction en huis clos, l’ensemble demeure captivant de bout en bout. Outre la formidable prestation du casting, que l’on a déjà évoquée, la raison provient probablement de l’intensité des dialogues et de l’efficacité de la mise en scène. Bien loin du simple artifice, le recadrage de l’image apparaît ainsi comme un moyen judicieux d’enfermer le personnage dans le cadre et d’accentuer son opulence.

Avec The Whale, Darren Aronofsky signe donc un huis clos saisissant sur l’obésité, la dépression ou encore la rédemption. En adoptant une approche authentique dans son traitement du sujet (ou plutôt de ses sujets), le film n’éclipse, certes, aucune des horreurs inhérentes à la souffrance du personnage, mais il met aussi en lumière l’humanité touchante qui réside en chacun de nous. Un drame profondément sincère, porté par un Brendan Fraser exceptionnel !


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