K comme almanach, de Marie-Jeanne Urech (éd. Hélice Hélas)

La ville se vide. La navette emporte les habitants vers Belgador, une planète aux « vertes prairies », un paradis sans doute. La navette se remplit puis décolle. Puis une autre, et encore une autre, si bien que bientôt il ne restera plus grand monde sur la terre. Simon est lampiste. C’est lui qui allume les lampadaires quand le soleil se couche, c’est lui qui éclaire la ville la nuit. Il aime la choucroute aux trois poissons mais du poisson, il n’y en a plus beaucoup, même plus du tout dans les assiettes depuis que le pêcheur s’est envolé. Alors Simon va aller pêcher au lacmer. C’est comme ça qu’un jour il va trouver un enfant qu’une vague a jeté sur la rive. Et cet enfant, puisqu’il y a de moins en moins de monde autour de lui, il va s’en occuper, espérant en faire un lampiste… Mais comment s’occuper d’un enfant, comment lui apprendre à lire ? Celui-ci se familiarise avec les derniers habitants de l’immeuble. Et tout en apprenant les gestes du lampiste, il va prendre soin des florofées de toutes sortes quand Simon, lui, va tenter d’éradiquer ces plantes qui gagnent du terrain et font de l’ombre là où il a mission d’éclairer. Les saisons sont bousculées : il y a désormais l’hivertomne. Les animaux envahissent la ville. Si le lacmer est fait des eaux du lac et de la mer mélangées, il y a encore l’Océloin. Simon attend toujours le retour du youyou, un petit oiseau, couleur du crépuscule, qu’il affectionnait quand il était enfant et qu’il aimerait tellement présenter au petit parce que c’est peut-être comme ça qu’il pourrait lui apprendre des choses. À moins que ce soit le petit, finalement, qui lui apprenne ce dont il pourrait avoir besoin.