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Oscars Drama

Publié le 13 mars 2023 par Hunterjones
Oscars DramaUne preuve que le drame a toujours été populaire aux Oscars, le scandale y a toujours été présent.

Voici plusieurs fois où le scandale a un peu fait oublier le contenu des films honorés, lors de la superficielle soirée. 

De la Will Smith Bitchslap sur Chris Rock, l'an dernier, à Faye Dunaway et Warren Beattie annonçant le mauvais film gagnant, en passant par Vanessa Redgrave qui profite de sa tribune (gagnante d'un Oscar) pour donner son opinion sur la situation politique en Palestine et sur le McCarthisme, plusieurs fois, beaucoup plus anciennes, la soirée de remise de prix, ou les campagnes de putasseries suivant les nominations, ont été l'occasion de marcher en marge de la dignité prétendue sur les tristes à mourir tapis rouges.

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En 1930, Mary Pickford est critiquée pour sa terrible performance dans le film Coquette, film qui est aussi mal reçu et par le public, et par la critique. Mais elle reçoit les (alors) 5 voteurs de la meilleure performance pour une actrice dans un rôle principal, a prendre le thé dans son repaire PickFair et comme par magie, elle gagne l'Oscar de la meilleure actrice quelques jours plus tard.

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Sans être un scandale, ni même un drame, mais un choix, Katherine Hepburn gagne en 1933, son 4ème Oscar consécutif dans la catégorie de la meilleure actrice, cette fois pour son rôle dans Morning Glory. Moins un exploit qu'un manque de créativité de la part d'Hollywood dans les rôles écrits pour les Femmes. Elle ne se présente pour aucune soirées de remise. Elle s'explique en disant que sa récompense est toujours son travail sur le plateau. Pas ailleurs. Quand elle se présente enfin, tard dans sa vie, en 1974, elle est en tenue de jardinière parmi les robes de galas.  
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En 1936, le scénariste Dudley Nichols devient le premier récipiendaire à refuser son Oscar. Étant l'un des co-fondateurs de la SAG (Screen Actors Guild) que les Oscars n'appuient pas ou très peu, Oscars qui ne font pas beaucoup de place aux films indépendants. Il gagne pour The Informant de John Ford. Un film sur les relations tendues entre Républicains Irlandais et l'armée britannique. Par deux fois on tente de lui envoyer par la poste, les deux fois, il retourne le paquet. Accepter ceci serait pour lui tourner le dos aux plus de 1000 membres de son association. Il accepte finalement en 1938, quand la National Labor Relations Board certifie la SAG officiellement. 

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En 1942, les soeurs Olivia De Havilland et Joan Fontaine, dont l'animosité entre elles est archi connue, sont toutes deux nommées dans la catégorie de la meilleure actrice. L'ainée, De Havilland pour son rôle dans le film Hold Back The Dawn. La plus jeune, Joan, pour son rôle dans le film d'Alfred Hitchcock, Suspicion. Les médias savent que l'ainée n'a jamais acceptée la présence de la plus jeune dans sa vie et appelle la soirée, "la bataille des soeurs". Quand Fontaine gagne la statuette, elle sent que sa soeur lui tirera les cheveux quand elle passe près de la table pour aller chercher son honneur. Dans son autobiographie de 1978, elle confirme, qu'elle s'était sentie avoir 4 ans à nouveau et sentait revivre toutes les années d'hostilités à se tirer les cheveux et à se gifler, avec elle. Quand De Havilland gagne à son tour l'Oscar de la meilleure actrice, 5 ans plus tard, Fontaine se lève afin de féliciter sa grande soeur qui la repousse devant tout le monde.
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Aussi en 1942, Citizen Kane, d'Orson Welles, qui a révolutionné toute l'industrie du cinéma, est très justement nommé 9 fois à la soirée de la remise. Toutefois, cette critique voilée du magnat de la presse William Randolph Hearst, ne plait pas à Hearst qui fait tout en son immense pouvoir afin que le film ne gagne rien. Ce qui réussi 8 fois sur 9. Au niveau du scénario, il ne réussit pas à freiner les juges qui savent que ce film est le meilleur de tous les temps. Le plus influent. Pour l'époque et les années à venir. Un chef d'oeuvre visuel, narratif, de mise-en-scène et cinématographique. 

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En 1944, un Oscar spécial, juvénile, existant depuis Shirley Temple, le Outstanding Child Actress Award, est remis à la petite Margaret O'Brien, 7 ans. La bonne de la maison qui partira avec le prix pour supposément le faire polir. Toutefois, elle ne le ramènera jamais à la petite. On ne trouve plus la dame avant sa mort, dans les années 90. Sa famille ne trouve pas de valeur au trophée et le vend aux enchères. Mais on s'en rend compte à temps et on met la main dessus. L'Oscar sera remis à O'Brien, en bonne et due forme, en 1995, elle qui a désormais 58 ans.  

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En 1957, Robert Rich gagne l'Oscar du meilleur scénario pour le film The Brave One. Le soir de la remise, il n'est pas là pour recevoir son prix, ni trouvable dans les jours suivants. Ni dans les semaines qui suivront. On arrive pas à trouver à qui remettre l'Oscar. Normal, Robert Rich n'existe pas. Les producteurs avaient dit qu'il s'agissait d'un ancien militaire allemande avec lequel ils avaient perdu tout contact. C'était en fait l'excellent scénariste Dalton Trumbo placé sur la liste noire d'Hollywood comme sympathisant du communisme. Il était alors "inéligible" pour l'Académie. Trumbo avait déjà fait de la prison pour outrage au tribunal en refusant de répondre aux questions qu'on lui posait sur ces liens prétendument communistes. Afin de se moquer de l'Académie, Trumbo avait payé une page dans le magazine Time où il avait composé un poème sur la recherche de Robert Rich.
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L'an dernier, c'était inconfortable. Pas seulement parce que Will Smith a commis une brutalité en direct. Principalement parce qu'on écoutait une soirée cousue de fil blanc (jeu de mot vraiment involontaire) qui voulait tant ne pas s'attirer les foudres de la communauté noire; qui se plaint depuis toujours de ne pas être suffisamment à cette soirée, qu'on a mis le pied du côté de l'exagération dans le surprésentativité et que par moments, c'était de grosses erreurs qui pêchait par envie d'aller se chercher un nouvel auditoire. C'était un très mauvais show télé ponctué de mauvais choix. On voyait presque toujours l'intention, rien ne coulait de source.
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On avait fait des choix à la Will Smith. Qu'on a justement honoré de l'Oscar du meilleur acteur peu de temps après son agression. Ce qui confirmait le grand guignolesque de la soirée. 

Hier soir, il y a quelques minutes, en Amérique du Nord, aucun drame. 

Beaucoup de belles larmes de bonheur. Et un Oscar pour la canadienne Sarah Pooley. Yé !


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