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Le gang des vieux schnocks

Publié le 22 mars 2023 par Adtraviata
Le gang des vieux schnocks

Quatrième de couverture :

Un jeune à capuche a arraché le sac de cette brave Rose-Aimée! Papi Ferraille le sait, il a tout vu. Alors avec Gisèle, une ex-coiffeuse au look improbable, et Victor, le vieux rebelle qui détourne les affiches publicitaires, ils décident de montrer à ce gamin de quel bois ils se chauffent! Jules, 14 ans, n’est pas près d’oublier la leçon que lui prépare le Gang des Vieux Schnocks…

Il y a les Vieux Fourneaux en BD et il y a le Gang des Vieux Schnocks en littérature jeunesse. Il est composé de Papi Ferraille, un exilé de la guerre civile espagnole, Gisèle, retraitée de la coiffure très à cheval sur la politesse et les principes, Victor qui tague les affiches publicitaires avec ironie et Rose-Aimée, délicieuse vieille demoiselle à la santé fragile. C’est suite à l’agression de celle-ci par un « yeune à capouche » que les quatre vieux se sont rencontrés et ne se quittent plus. Objectif numéro un : continuer à mener des actions contre cette société anti-vieux qui leur laisse à peine les moyens de survivre. Objectif numéro un bis : donner une bonne leçon au jeune agresseur qui, c’est sûr, reviendra chez Rose-Aimée se servir puisqu’il a volé ses clés. Oui mais voilà, le petit jeune à capuche qui débarque effectivement chez Rose-Aimée est un jeune ado paumé, en rupture scolaire, bien près de devenir un délinquant. Sa jeune mère célibataire, trop occupée à gagner de quoi vivre, le croit naïvement dans le droit chemin. Alors le quatuor de vieux schnocks se met en devoir d’occuper Jules pour qu’à la fois il paie sa dette à Rose-Aimée et obtienne son brevet des collèges. En attendant la fin de l’année scolaire, il y aura du travail, de la mécanique sur 4L, de la vaisselle, du travail, des moelleux au chocolat faits maison, le chien Youki, des règles de politesse, du travail, du travail et… beaucoup de tendresse.

De Florence Thinard, je connaissais déjà Un boulot d’enfer, où j’avais déjà apprécié l’humour et la tendresse de l’autrice sur un sujet difficile. On les retrouve ici, avec plus de légèreté mais les thèmes de la société de consommation, du rejet des vieilles personnes, de la précarité sont bien présents, et bien sûr les rencontres inter-générationnelles qui mettent du baume au coeur. La citation épigraphe m’a déjà fait rire, et pourtant on ne peut pas dire que son auteur soit un grand comique en littérature : « Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe qu’on doit se laisser marcher sur l’autre. » (François Mauriac) Tout est dit, n’est-ce pas ?

« L’homme recula de trois pas pour juger de son œuvre et Gisèle put lire:
ASSURANCES OBSÈQUES :
LE SAPIN C’EST BIEN.
LE CHÊNE C’EST MIEUX.
Halte aux pubs mensongères! Signé: les vers.
L’homme peaufina le point d’exclamation, rangea son petit matériel et saisit son cabas. »

« – Il n’aboie plus , remarqua Victor.
– No, il a compris. il est très intelligenté, raconta Papi Feraille en tapotant le crane pelé du roquet. D’abord, yé lui ai donné ouné bonné soupé. eet quand il a aboyé, yé loui ai donné mon pied au coul. il a arrêté tout dé suite. »

Florence THINARD, Le gang des vieux schnocks, Gallimard Jeunesse, Collection Pôle Fiction, 2022 (Gallimard Jeunesse, 2019)

Une bonne lecture jeunesse en ce temps de vacances.


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