Latecomers (Saison 1, épisodes 1 à 4) : sexe, romance et handicap

Parler de paralysie cérébrale et donc de handicap dans une comédie romantique (assez rocambolesque de par son point de départ) n'est pas chose facile mais Latecomers parvient à le faire assez intelligemment. Dans le premier épisode, deux personnages partagent leur histoire sur leur propre virginité. Ils sont tous les deux célibataires et ont tous les deux le même handicap. Tout cela pendant que leurs soignants respectifs sont en train de coucher ensemble. Latecomers est assez douce et légère tout en évitant de tomber dans le pathos. La série ne cherche pas à oublier les désirs de chacun, ni même le rapport au sexe qu'ont ses personnages. Souvent, les séries préfèrent glamouriser les choses mais Latecomers tente une approche plutôt réaliste qui permet de s'attacher rapidement à l'univers que l'on a sous les yeux. L'attitude et le comportement des personnages est à la fois réaliste et par moment un brin stéréotypé mais on ne peut que s'attacher aux gens que l'on a en face de nous grâce à cette tendresse. Car la tendresse dans Latecomers est vraiment un moteur qui permet aux épisodes d'avancer et nous d'avoir envie de les enchaîner.

Après avoir surpris leurs soignants respectifs en plein ébat dans un bar, des inconnus tous deux atteints de paralysie cérébrale se décident à explorer leur propre rapport au sexe ainsi que leur relation.

Angus Thompson (Terrible Pauly), Nina Oyama (Utopia) et Emma Myers développent donc un récit assez documenté. On sent que les créateurs de Latecomers ont été cherché des informations pour que leur série soit au plus près de la réalité. Le fait que Emma Myers et Angus Thompson soient liés à l'histoire de la série permet de ressentir ce qu'ils ont eux mêmes vécu. C'est comme plonger à coeur ouvert dans l'esprit des créateurs. Le but est de montrer la difficulté que les gens handicapés peuvent avoir face aux relations amoureuses tout en offrant une histoire solaire. Latecomers n'est pas là pour accabler qui que ce soit mais pour parler de la façon dont cela peut se dérouler (et non sans certaines difficultés). La sexualité est elle aussi traitée avec sérieux tout en offrant des scènes de sexe réalistes et touchantes. Il y a une part de cette comédie plus dramatique qui permet de véritablement toucher le téléspectateur. Je n'ai pas été ému aux larmes mais peut-être que les deux derniers épisodes de la saison (quatre ont été rendu disponible à Séries Mania) pourraient faire ce travail.

Latecomers n'oublie pas l'humour malgré tout. L'histoire de Frank et Sarah est traitée avec force et en même temps quelques petites piques amusantes. Angus Thompson, qui incarne également le rôle de Frank, rend le tout beaucoup plus percutant. On sent que Latecomers est là pour permettre aux personnages de s'évader un peu d'un quotidien pas toujours simple. Visuellement c'est assez brut mais le côté ensoleillé du récit ET des décors permet quant à lui d'apporter quelque chose. Latecomers apparaît comme une sorte de retour en force des séries australiennes qui ces dernières années n'ont pas spécialement réussi à me séduire.

Note : 7/10. En bref, une comédie douce amère sur un sujet complexe mais qui n'est jamais glamourisé.

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023