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Le destin d'un jeune autiste joueur d'échecs

Publié le 29 mars 2023 par Chess & Strategy @Chess_Strategy
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Malika, maman de Mohamed Iberraken, un jeune lycéen atteint d'autisme, raconte leur parcours familial dans "Je n'ai plus peur, maman" (Fayard). Ils sont les invités de 9H10.

Jusqu'à 7 ans, Mohamed Iberraken n'a pas pu articuler un mot. Aujourd'hui, il est brillant élève, dans un lycée militaire prestigieux. Entre les deux, il y a eu le jeu d'échecs. Ce damier noir et blanc qui a changé du jeune autiste, atteint à un degré sévère. Il est devenu un joueur hors-pair. En coulisse, sa mère Malika, s'est battue pour que son fils ait une vie normale. Pas facile, en banlieue, sans réseau, sans moyen financier.

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Le destin d'un jeune autiste joueur d'échecs

Malika et Mohamed Iberraken à France Inter dans l'émission l'invité de 9h10 le 29 mars 2023 - Photo © Grégoire Nicolet/France Inter

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Jusqu'à 7 ans, Mohamed Iberraken n'a pas pu articuler un mot. Aujourd'hui, il est brillant élève, dans un lycée militaire prestigieux. Entre les deux, il y a eu le jeu d'échecs. Ce damier noir et blanc qui a changé du jeune autiste, atteint à un degré sévère. Il est devenu un joueur hors-pair. En coulisse, sa mère Malika, s'est battue pour que son fils ait une vie normale. Pas facile, en banlieue, sans réseau, sans moyen financier.

Vous verrez, Mohamed a encore quelques difficultés d'élocution, mais il s'écoute très bien. Et Malika, elle force l'admiration !

Le début du langage

Il y a un avant et un après le premier mot de Mohamed surgi à l'âge de sept ans. Ca a été le début du langage, pour Malika, sa mère : " Le moment où il a dit à la première fois "maman", c'était très émouvant. Ça a été l'un des plus beaux jours de ma vie. Quand j'étais enceinte, ce que j'attendais avec impatience, c'était qu'il m'appelle "maman", et j'ai attendu sept ans ! "

Mohamed était alors un enfant très agité, nerveux qui ne dormait pas beaucoup et qui a décidé un jour de ne manger que des petits pots industriels : " Au niveau de l'autisme, ça fait partie des signes. Mohamed ne mangeait plus rien. Donc, on a testé des plats, et c'est vrai que les petits pots aux carottes, c'est devenu une fixation. "

Réintégrer l'école

Une fois que le diagnostic tombe, ses parents vont se battre pour que Mohamed puisse intégrer un institut médico-éducatif pour lui permettre de réintégrer l'école où il va devenir un très bon élève, mais avant cela, ça a été un véritable parcours du combattant : " Au préalable, il a fallu monter un dossier MDPH avec de nombreuses pages à remplir, et faire un courrier de motivation pour que la demande puisse être étudiée. " Dans son livre, Malika s'adresse directement au président de la République pour qu'il simplifie ces démarches. Un dossier MDPH est traité entre neuf et douze mois.

Le handicap mental, un tabou

Avant que Mohamed ne devienne un élève brillant, qui a remporté un nombre incalculable de parties d'échecs, il s'est passé des années où Malika n'a pas eu de vie : " La souffrance était ancrée en nous. Parce qu'à chaque épreuve, à chaque moment clé de sa vie, ça a toujours été un combat avec l'Éducation nationale. " Malika comprend rapidement également, que le handicap mental dans les quartiers populaires et les communautés arabes est encore tabou : " Même si notre famille était présente pour nous soutenir, hormis les professionnels qui connaissent l'autisme et les personnes en situation de handicap, nous n'avions personne sur qui s'appuyer au quotidien. "

Un couple soudé

L'autre chose dont Malika prend conscience, c'est que ce sont les mères qui sont au premier rang, et que souvent les couples se fracassent dans ces situations : " Nous, au contraire, avec Karim, son père, ça nous a soudés. On a eu des baisses de moral, des moments difficiles, mais quand ça arrivait, je faisais en sorte de tirer Karim vers le haut, et vice-versa. "

Le collège, une révélation

Pour Mohamed, le collège a été une révélation où il va exceller : " C'est une source de motivation pour moi où il faut toujours se surpasser. " Entre la cinquième et la troisième, Mohamed collectionne les 18/20 et le petit garçon qui n'arrivait pas à s'exprimer excelle maintenant dans les langues.

La rencontre avec le jeu d'échecs

C'est par l'initiative d'un maire au Blanc-Mesnil, Thierry Maignan, passionné d'échec devenu sénateur aujourd'hui que Mohamed découvre les échecs à travers un club : " Le premier professionnel que Mohamed a rencontré, c'est Madame Ouchakov, une psychomotricienne. Elle m'avait dit que la meilleure chose pour aider mon enfant, était de lui faire découvrir tout ce que vous pouvez lui faire découvrir et, entre autres, les échecs.

À cette époque, Mohamed s'exprimait en criant et en sautant. Et J'avais remarqué à plusieurs reprises qu'il tournait autour de l'échiquier posé sur la table et je me suis dit : pourquoi pas l'inscrire au sein de ce club qui vient d'être créé au sein de la ville de Blanc-Mesnil ? Au préalable, j'ai échangé avec son professeur d'échecs, Philippe Moreira et je lui ai expliqué un peu la situation de Mohamed. Il n'a trouvé aucun inconvénient, aucun frein. Il a vraiment ouvert ses bras à Mohamed, il l'a pris sous son aile avec bienveillance, et très vite, Mohamed est devenu le meilleur du club, et ça a été un événement déclencheur dans sa vie. "

Le lycée militaire de Saint-Cyr

Les parents de Mohamed veulent le meilleur pour leur fils, alors le lycée militaire de Saint-Cyr, pourquoi pas ? Il s'y sent bien, les règles strictes et rigides du lycée militaire lui conviennent. Ces études prestigieuses vont inspirer son père, Karim. Chauffeur-livreur pendant des années, il décide de reprendre ses études et obtient son bac, encouragé par son fils.

L'intégralité de cet article est à retrouver sur France Inter.


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