Extrait d’un poème de Nizar Kabbani

 

À cette époque de l’année, cinquante ans plus tôt,
je me suis fait attaquer par la poésie.
Elle n’a pas sonné à la porte…
Elle n’a pas demandé la permission…
Ne m’a pas téléphoné avant…
Et soudain… je l’ai trouvée au milieu de la chambre,
assise sur son énorme valise en cuir,
comme une gitane sans adresse.
(…)
Et ensuite elle a fini la bouteille de vin, envahi mon lit,
volé toutes mes couvertures, mes draps et ms oreillers…
et m’a dit : « Bonne nuit. »
Et j’ai passé moi la nuit sur le canapé.
(…)
À cette époque d l’année 1940,
la poésie est entrée dans ma maison
et n’en est toujours pas sortie.

(cité par Boutheyna Bouslama)

Nizar Kabbani est né en 1923 à Damas, et mort en 1998 à Londres)

La couverture reproduite ici est celle d'un recueil intitulé Poèmes insensés (éd. Hachette-Antoine)