Musées
Les institutions acquerront conjointement le tableau, avec des plans pour envoyer le travail dans les deux sens entre les États-Unis et le Royaume-Uni
de Joshua Reynolds Portrait d’Omaï en mouvement à la Tate Britain. Photo : Matthew Fearn – PA Images/PA Images via Getty Images.Pendant des mois, la National Portrait Gallery de Londres couru pour amasser suffisamment de fonds pour acheter le tableau de 1776 de Sir Joshua Reynolds Portrait de Maï. L’objectif était de conserver dans le pays l’œuvre d’art historiquement significative, qui représente l’un des premiers Polynésiens à visiter la Grande-Bretagne.
Aujourd’hui, le musée a retrouvé un moyen d’acquérir le tableau, mais uniquement à condition qu’il soit régulièrement envoyé aux États-Unis
La National Portrait Gallery s’est associée au J. Paul Getty Museum de Los Angeles pour acheter conjointement le chef-d’œuvre de Reynolds, ont annoncé aujourd’hui les deux institutions. Ils partageront effectivement l’œuvre d’art, chacun devant payer la moitié de son prix estimé à 50 millions de livres sterling (62 millions de dollars).
Cet accord inhabituel marque la première fois que des musées du Royaume-Uni et des États-Unis s’associent pour une seule acquisition.
Dans un communiqué, Katherine Fleming, PDG du J. Paul Getty Trust, qui supervise le musée, a qualifié l’accord d ‘«approche innovante de la propriété… qui maximise l’accessibilité et la visibilité tout en plaçant Portrait de Maï dans un contexte transatlantique riche et multiforme.
Achevée il y a près de 250 ans, la peinture de Reynolds représente Mai (également connu sous le nom d’Omai), un jeune tahitien qui a navigué de son pays d’origine vers l’Angleterre en 1774 avec l’explorateur britannique James Cook. Il a été créé pour des “raisons personnelles”, plutôt que sur commande, et est resté dans l’atelier de l’artiste jusqu’à sa mort en 1792.
“Le portrait est unique dans la culture britannique et mondiale et n’a pourtant jamais fait partie d’une collection de musée. Maintenant, il a le potentiel d’être en deux, l’un face au Pacifique d’où vient Mai, et l’autre à quelques mètres seulement de l’atelier de Reynolds, où il a été peint », a déclaré le directeur de la National Portrait Gallery, Nicholas Cullinan, dans un communiqué.
“Pour la galerie, il est important que ce portrait exceptionnel soit destiné au public britannique, et nous le partagerons avec d’autres institutions à travers le pays”, a poursuivi Cullinan. “C’est une peinture qui devrait nous appartenir à tous et nous savons que cela signifiera beaucoup pour nos publics combinés, aux niveaux local, national et mondial.”
Après la mort de Reynolds, Portrait de Maï a été acquis par Frederick Howard, 5e comte de Carlisle. Il est resté dans la succession d’Howard jusqu’en 2001, date à laquelle l’homme d’affaires et collectionneur de Dublin John Magnier l’a acheté lors d’une vente aux enchères Sotheby’s pour 10,3 millions de livres sterling (12,4 millions de dollars).
L’œuvre d’art était évaluée à 50 millions de livres sterling (60 millions de dollars) l’année dernière, lorsque Magnier a demandé une licence d’exportation pour la transporter à l’étranger.
Dans un effort pour donner aux institutions britanniques la possibilité d’acheter le tableau prisé, le ministre britannique des Arts a imposé une interdiction temporaire d’exportation. La date d’expiration de l’interdiction a depuis été prolongée à trois reprises, y compris, plus récemment, au début de ce mois, lorsque la date limite a été déplacée au 10 juin.
La National Portrait Gallery avait initialement l’intention d’acheter Portrait de Maï à lui seul, et il a lancé une ambitieuse campagne de financement pour ce faire. Le UK Art Fund à but non lucratif a fait don de 2,5 millions de livres sterling (3 millions de dollars) – la plus grande subvention de ce type de son histoire – et le National Heritage Memorial Fund a promis 10 millions de livres sterling supplémentaires (12 millions de dollars). Pendant ce temps, 1 500 personnes supplémentaires ont contribué à un appel ouvert aux dons.
Pourtant, au 10 mars – le dernier jour de l’interdiction d’exportation, avant que sa date d’expiration ne soit à nouveau prolongée – la National Portrait Gallery avait levé moins de la moitié des 50 millions de livres sterling nécessaires à l’achat.
En est intervenu le Getty Trust, un organisme privé, qui prévoit d’égaler la contribution de la National Portrait Gallery. Cependant, l’acquisition n’a pas encore été finalisée et ce dernier musée a encore moins d’un million de livres sterling (1,2 million de dollars) à lever.
Si l’accord se concrétise, les deux institutions enverront périodiquement Portrait de Maï d’avant en arrière, et aucun des deux ne facturera de l’argent aux visiteurs pour le voir. Le tableau devrait être exposé au Getty en 2028, lorsque Los Angeles accueillera les Jeux Olympiques.
« Les enjeux artistiques et historiques complexes que soulève cette peinture serviront de base à une démarche de recherche commune sur le 18e-portrait britannique du siècle impliquant des expositions, des conférences et des enquêtes techniques », a ajouté Timothy Potts, directeur du J. Paul Getty Museum. “Nous espérons vivement que cette acquisition et les collaborations qui en découlent inspireront d’autres modèles innovants de collecte, de partage et de protection du patrimoine artistique à travers les nations, les cultures et les peuples.”
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