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Jusqu’ici tout va bien (Saison 1, 8 épisodes) : poncifs de polar de chevet

Publié le 18 avril 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Jusqu’ici tout bien (Saison épisodes) poncifs polar chevet

Les intentions de Nawell Madani sont louables mais le résultat est loin d'être à la hauteur. On peut apprécier l'envie de montrer des gens que l'on ne voit pas toujours sur le petit écran tout en cherchant à déconstruire les a priori. Pour autant, Nawell Madani et Simon Jablonka (La Promesse, Cellule Identité) offrent un récit générique, teinté de poncifs et surtout d'un manque cruel de crédibilité. J'aime bien Nawell Madani en humoristique mais je dois avouer que je n'arrive pas à croire à elle en présentatrice du 13/15 sur une chaine d'information. C'est juste mauvais. Si l'actrice se rattrape sur la partie plus familiale de son histoire, Jusqu'ici tout va bien n'arrive jamais à nous donner envie de s'attacher au récit. Tous les clichés sont réunis dans une mélasse assez indigeste. On a déjà vu ce genre d'intrigues des dizaines de fois mais là où parfois elles sont inspirées (Braqueurs la série sur Netflix), c'est ici particulièrement creux, répétitif et parfois même ennuyeux malgré la durée plus qu'acceptable des épisodes.

La vie d'une journaliste sombre dans le chaos lorsqu'elle aide son frère à échapper à la police, mettant sa famille dans la ligne de mire d'un baron de la drogue.

Jusqu'ici tout va bien veut se concentrer sur les femmes qui doivent parfois mettre les mains dans le cambouis afin de sauver les hommes dans leurs familles. Pour autant, ce que je trouve d'assez malhonnête là dedans c'est de faire de tous les hommes des gens infidèles, violents ou pervers narcissiques. Jusqu'ici tout va bien aurait mérité d'apporter un peu plus de nuances. Les personnages sont tellement linéaires et simplistes qu'il n'y a aucune profondeur dans le récit. Difficile donc de s'attacher à qui que ce soit. C'est bien beau de créer de la représentation sociale mais encore faut-il savoir écrire des personnages. Ce n'est pas vraiment la force de Jusqu'ici tout va bien qui se contente de gratter un peu le vernis sans réellement nous montrer quoi que ce soit de profond. Les propos de Jusqu'ici tout va bien sont donc assez désolants tant pour les cités que pour le monde des séries en générale.

Jusqu'ici tout va bien ressemble alors facilement à une mauvaise parodie. Outre la représentation assez caricaturale du genre (que Nawell Madani ne maîtrise clairement pas) c'est aussi le monde des médias qui est lui aussi charcuté. Il n'y a rien de profond et l'on sent que le regard posé est celui d'une spectatrice de séries et de télévision. Rien de plus. Au fil des épisodes, Jusqu'ici tout va bien perd complètement le fil de son récit et enchaîne alors les rebondissements simplistes et pas vraiment cohérents. C'est donc avec une série souvent en roue libre que l'on se retrouve et chaque épisode donne parfois l'impression d'avoir raté un train en marche. Le casting a beau être intéressant sur le papier, personne n'est véritablement convaincant dans chacun des rôles. Même les personnages féminins, sur lesquels Jusqu'ici tout va bien repose, ne sont pas suffisamment développés à mes yeux.

Nawell Madani aurait pu se rattraper sur des dialogues un peu moins creux que son récit mais c'est là aussi rasoir. On se retrouve avec des scènes où les échanges semblent avoir été écrit par une intelligence artificielle. Les répliques sont plates et superficielles ce qui empêche bien souvent la série de créer quelconque émotion ou subtilité. Pire que ça, les acteurs donnent alors l'impression de lire leur texte là où ils auraient pu faire l'effort de l'interpréter. A cause d'un manque de rythme dès le second épisode, Jusqu'ici tout va bien n'arrive même pas à tenir ses promesses sur l'action. Il faut bien avouer que visuellement ce n'est pas exceptionnel. C'est assez peu inspiré mais surtout mal cadré. Le manque de créativité ne permet pas à Jusqu'ici tout va bien de se démarquer des séries du même genre et d'apporter son pendant féminin. Dommage car sur le papier la série avait réellement l'air intéressante.

Note : 3/10. En bref, une série maladroite qui enchaîne les poncifs du genre (les gangs, la drogue, les cités, etc.) et les dialogues rasoirs pour un résultat plus que décevant.

Disponible sur Netflix


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