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Africanidades : les arts visuels de l’Atlantique noir

Publié le 19 avril 2023 par Aicasc @aica_sc

Ce numéro spécial de Africanidades est issu d´une summerschool consacrée aux arts visuels de l´Atlantique Noir. Elle prévoyait trois rencontres sur trois continents, d´abord au Sénégal, ensuite en Haïti, et enfin en Allemagne. Seule la première a pu se réunir à Dakar en mars 2019 au musée Théodore Monod. C´est grâce à la générosité de la Fondation Volkswagen que cette publication réunit à nouveau une grande partie des participants.

Vue de Par-delà l’Atlantique Noir, ses arts visuels (ufba.br)

« Notre approche de l’Atlantique Noir part du concept de Paul Gilroy tout en le nuançant ou élargissant la sphère de son application. Au-delà de l’Atlantique Noir de Paul Gilroy, nous comprenons l’Atlantique comme une zone de contact façonnée par les liens et interrelations multiples que les activités africaines, européennes, latino-américaines et caribéennes ont créés au cours des cinq cents dernières années. Le long des axes nord-sud et sud-Sud, l’espace atlantique est devenu un site de contestation, d’échange et de transformation de plus en plus « globalisée ». Par conséquent, nous définissons les arts visuels de l’Atlantique Noir comme étant produits par des artistes d’origine africaine ou vivant en Afrique subsaharienne, utilisant un large éventail de moyens et de techniques situés à l’intérieur et à l’extérieur des langages formels occidentaux canonisés. Leurs œuvres ne s’inscrivent pas nécessairement dans une tradition stylistique africaine clairement identifiable, même si les artistes peuvent faire référence à l’héritage africain comme sujet. Indépendamment des préoccupations thématiques, ces œuvres peuvent contenir la « trace ou la voix souterraine de l’Afrique » (Stuart Hall). Dans l’histoire et le présent des interrelations atlantiques, les œuvres d’art contemporaines africaines et diasporiques – des notions qui seront discutées lors des rencontres – partagent un agenda culturel qui interroge la modernité occidentale et les concepts contemporains de la mondialisation, tout en témoignant de la pluralité des expressions esthétiques de l’Atlantique Noir. »

Ce numéro spécial est structuré en trois parties : Regards sur les deux rives, Pratiques artistiques, Musées et mémoires. Vous y trouverez, entre autres, une analyse comparée du ladja martiniquais et du laamb du Sénégal mais aussi un article sur l’indigénisme haïtien ainsi qu’une étude du vodun dans l’œuvre d’Edouard Duval- Carrié. Barbara Prézeau y présente le musée communautaire Georges Liautaud du village artistique de Noaillles (Haïti) et Shaweta Nanda s’interroge sur la remémoration de la Mammy dans l’œuvre de Betye Saar. ( tous les articles sont accessibles par le lien ci-dessus)

L’Aica Caraïbe du sud souhaite appeler votre attention sur ce numéro tout à fait remarquable traduit en français et vous donner accès à l’article de Leon Wainwright, Art et acceptabilité : modernisme et difficultés de représentation de l’esclavage dans les Caraïbes.

Leon Wainwright propose une analyse approfondie de deux œuvres, Révolte, un tableau Aubrey Williams (1960) et une sculpture installée dans l’espace public, Monument de 1763, de Philippe Moore (1976).

Ces deux œuvres commémorent la révolte de Berbice menée en 1763 au Guyana par deux esclaves, Cuffy et Accara. La réception de chacune de ces œuvres a été très différente ce qui permet de prendre conscience de la complexité de l’évaluation esthétique d’une œuvre par le public et de la diversité des paramètres qui interviennent alors.

A partir de ces deux exemples, l’auteur pose la question de la perception de l’art moderne dans la Caraïbe, de la représentation de l’esclavage et de l’efficacité mémorielle de l’art. ( pour lire l’article, faites défiler le PDF ou imprimer le)

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