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Django (Saison 1, 10 épisodes) : western spaghetti sans bolo

Publié le 28 avril 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Django (Saison épisodes) western spaghetti sans bolo

Malgré l'appétence que je peux avoir pour les westerns et notamment le western spaghetti, j'attendais probablement trop de la part de Django. Créée par Leonardo Fasoli (ZeroZeroZero, Gomorra) et Maddalena Ravagli (Gomorra, Maltese), Django est une série qui adapte ce personnage emblématique du western déjà mis en scène notamment par Quentin Tarantino (Django Unchained) ou encore Sergio Corbucci et j'en passe. Avec derrière le projet des noms à qui l'on doit Gomorra, il fallait s'attendre à ce que cela se tire dessus et se castagne. On a forcément ce côté ultra violent avec une appétence assez forte pour le gore qui bouscule un peu certains codes classiques du genre. Mais au delà de certaines idées, Django est d'un ennui profond. On ne retrouve pas l'épique du western spaghetti ni même une intrigue qui parvient à réellement embarquer le spectateur dans une folle aventure. Le casting est pourtant solide mais à de nombreuses reprises certains ont l'air de se demander ce qu'ils font ici. Je pense notamment à Noomi Rapace qui erre dans toute la série sans réellement apporter quoi que ce soit. Tant par son jeu que son personnage.

Far West, dans les années 1860 - 1870. Hanté par le meurtre de sa famille huit ans plus tôt, Django continue de chercher sa fille, s'accrochant à l'espoir qu'elle ait pu survivre au massacre. Il est abasourdi de la retrouver à New Babylon, sur le point d'épouser John. Convaincu que la ville est menacée, Django est inflexible : il ne prendra pas le risque de perdre sa fille une nouvelle fois.

Si les fictions aiment beaucoup depuis quelques années ajouter des anachronismes (ici dans le premier épisode on a du Edith Piaf alors que l'action se déroule en 1870), Django a du mal à les intégrer malicieusement à l'ensemble. Les fictions aiment aussi beaucoup les images ultra sombres et illisibles. Certains moments de la série sont tellement sombres que cette pénombre ne permet pas de voir quoi que ce soit à l'écran. Il faut arrêter de défendre bec et ongles ce genre de procédé qui est d'une part inutile et d'autre part laid. Si l'art c'est de filmer des fictions avec des culs de bouteilles et que vous aimez ça alors Django est réellement faite pour vous. La multitude de combats sanglants, l'accouchement du début ou encore les pendaisons donnent un cachet différent au récit. On sent que Django n'est pas là pour rigoler mais a quoi bon mettre tout ça sous les yeux du spectateur si ce n'est pas pour raconter quelque chose.

Django donne souvent l'impression d'ajouter des scènes les unes sur les autres en espérant trouver un moyen de les coller ensemble. Moderniser le personnage de Sergio Corbucci n'est pas une mauvaise chose et Django aurait pu être une bonne série mais tout est enrobé dans des dialogues bavards sans grand intérêt. Le début, ultra violent, est rapidement adouci dans les épisodes suivants alors que Django gagne en sobriété. Il faut d'ailleurs attendre la seconde partie de la saison pour que Django commence réellement à décoller et offrir quelque chose aux spectateurs. Mais pour arriver là le périple est particulièrement long et ennuyeux. Les flashbacks notamment qui sont tous plus indigestes les uns que les autres. On retrouve là ce que les séries françaises aiment un peu trop : bavarder pour rien dire. Dommage car cela ne fait qu'ennuyer encore plus le spectateur alors que le récit s'accroche un peu trop au départ sur son côté gore.

Dommage que Django soit une série aussi longue et laborieuse car il y avait un véritable potentiel. A jongler entre les personnages et dialogues divers, sans parler des flashbacks, Django est difficile à suivre. Je m'attendais à quelque chose de narrativement plus fluide et je me suis retrouvé face à une série qui a du mal à savoir ce qu'elle veut être et/ou devenir. C'est d'autant plus dommage que la seconde partie de la saison est bien plus sympathique et l'on sent que les scénaristes commencent enfin à prendre leurs marques.

Note : 4.5/10. En bref, malgré une seconde partie plus sobre et plus intéressante, il faut se farcir la première partie laborieuse, bavarde et peu engageante.

Disponible sur myCanal


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