Un énarque - mais rien à voir avec la valeur de Claude - imprécis, dispersé, brouillon, toujours mal attifé ... Je sais, vivant auprès d'un homme exceptionnel dans sa vie professionnelle comme dans la vie de tous les jours, j'ai souvent été particulièrement exigeante envers mes patrons et, dans toute ma carrière, je n'en ai reconnu comme valables que trois. J'ai toujours eu besoin d'admirer pour donner le meilleur de moi-même.
Aussi, j'attendais avec impatience le moment de tourner la page, après presque 20 années dans la même entreprise.
Claude et moi avions choisi de partir en même temps, au printemps, en bénéficiant d'un léger bonus dû au dépassement du temps réglementaire. Claude, lui, a repris de nouvelles missions pendant encore cinq ans pour continuer à travailler pour le Service Public. C'était son choix. Et c'était intermittent, avec des déplacements en province où parfois je le rejoignais.
Douce liberté. Nous avons profité de cette merveilleuse période pendant 10 ans avant que la maladie nous rattrape.
Et je comprends très bien la réaction de nos concitoyens qui protestent contre l'allongement de deux années d'activité avant de pouvoir jouir de leur retraite. Mais c'est trop tard : à la base, il fallait voter contre le programme présidentiel, car tout y était annoncé, et lire la Constitution pour savoir quels sont les outils à la disposition de l'exécutif pour faire adopter une loi sans vote.
Mais qui prend le temps de lire les "professions de foi" des candidats à l'élection ? Qui se préoccupe de consacrer un peu de son dimanche à aller mettre un bulletin dans l'urne ?
Maintenant, il faut faire avec cette France ingouvernable ... et négocier de nouvelles compensations. A condition d'accepter le dialogue. Parce qu'il faudra bien un jour ou l'autre en arriver là. Les vociférations, les provocations, la raideur ... ça suffit !
Il nous faut une opposition crédible : c'est la loi de la démocratie. La violence n'y supplée pas.
Jeu de briques
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