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« Bright Star » de Jane Campion

Par Etcetera
« Bright Star » de Jane CampionAffiche du film

J’avais vu ce film de Jane Campion à sa sortie en salles, en 2009, et comme j’en gardais un superbe souvenir – mais un peu flou, avec le recul des années – j’ai souhaité le revoir en DVD à l’occasion de ce « Printemps des Artistes » puisqu’il y est largement question de poésie, de littérature, de la vie de poète au 19è siècle.

Note Pratique sur le Film

Genre : Biopic, Romance, Drame
Nationalité : franco-américano-britannico-australien
Langue : Anglais sous-titré
Couleur
Durée : 115 minutes

Quatrième de Couverture du DVD

Au début du 19è siècle, la jeune Fanny Brawne rencontre John Keats. Elle, insolente et frivole, aime briller en société quand lui, poète sans le sou, est tout aux exigences de la création. Naît bientôt entre eux, malgré ces différences, une passion intense et délicate. Un amour que ni Brown, l’ami de Keats, ni même la tuberculose, ne parviendront à entacher.

Note succincte sur le poète

John Keats (Londres, 1795- Rome, 1821) est un poète romantique anglais. Il commence à être publié en 1817. Il appartient à la deuxième génération des poètes romantiques anglais, en même temps que Byron et Shelley. Il est l’auteur de Six Odes, datées de 1819, qui comptent parmi les plus beaux textes de la langue anglaise. Bien que les critiques ne lui aient pas toujours été favorables de son vivant, il commença a être pleinement reconnu dès la fin du 19è siècle. Tuberculeux, il est mort à l’âge de 25 ans.

Mon Avis

Ce film me semble être une ode au romantisme, on perçoit clairement l’admiration de la réalisatrice pour John Keats (Ben Whishaw), en tant que poète et en tant qu’homme, et sa grande empathie pour la jeune Fanny Brawne (Abbie Cornish). Leur couple, leur amour nous sont montrés dans toute leur pureté, leur profondeur et leur intensité, sans le moindre bémol ou la plus petite ombre au tableau. La pureté de leurs sentiments nous est dépeinte par leur désintéressement et le soin qu’ils ont l’un de l’autre : ainsi, lorsque John Keats s’aperçoit qu’il est trop pauvre pour épouser Fanny, il est prêt à renoncer à elle pour qu’elle puisse éventuellement faire un mariage plus brillant (sens du sacrifice) mais Fanny repousse cette perspective, qui n’a rien de brillant à ses yeux, car elle refuse de renoncer à lui, et ça lui est égal qu’il soit pauvre.
Pourtant, au début du film, Fanny nous apparaît comme une jeune fille assez arrogante et surtout superficielle. Elle ne se préoccupe que de son apparence vestimentaire et passe tout son temps à coudre pour se confectionner des tenues extravagantes qui lui permettent de briller dans les soirées dansantes. Coquète, vaniteuse, elle porte sur son voisin poète, Monsieur Brown, un regard pas très aimable, et pas davantage sur l’ami qu’il héberge, également homme de Lettres, Monsieur John Keats, auquel elle fait remarquer sèchement que la poésie ne lui permet pas de gagner sa vie.
Et puis, peu à peu, la jeune fille se laisse gagner par le romantisme de son jeune voisin. Par simple curiosité, elle se procure son recueil poétique « Endymion » et, même si elle n’est pas tout à fait charmée, elle en trouve le début parfait, et un certain intérêt se dessine chez elle, autant pour le poète que pour ses écrits. Bientôt, elle lui demande de lui donner des cours de poésie, ce qui surprend tout leur entourage et attire sur elle les sarcasmes de Monsieur Brown, le prétendu « ami » de John Keats, qui s’avère être un personnage peu reluisant, et de plus en plus odieux au fil du temps.
Les images du film sont magnifiques – les différentes nuances de la nature au gré des saisons sont bien mises en valeur, particulièrement celles des arbres. Les couleurs les plus vives et les plus claires illuminent les moments de bonheur, et les teintes assourdies et sombres renforcent les instants dramatiques. La symétrie (ou l’asymétrie) dans la composition des images m’a aussi parfois frappée. La musique n’est pas utilisée avec outrance, ce qui permet d’apprécier les moments de sa présence, et elle est utilisée avec beaucoup de finesse, sans accès de sentimentalisme qui aurait été de mauvais goût.
Un grand film, très émouvant, dans lequel on entend de nombreux extraits des poèmes de Keats, et qui nous donne une image de la poésie sans doute ancienne – beaucoup de poètes actuels prétendent qu’elle est obsolète : celle, lyrique et chantante, du poète maudit, du jeune romantique solitaire et incompris, au fond de sa misérable chambrette. Une image qui, pourtant, pourrait paraitre plus séduisante que la figure très contemporaine du poète-notable, bien assis et un peu rassis, directeur de vénérables institutions, voguant de résidences d’auteurs en conférences universitaires puis en cocktails mondains… mais c’est un autre sujet.

« Bright Star » de Jane Campion
Une Scène du film

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