Class of ’09 (Mini-series, épisodes 1 et 2) : va-et-vient temporel

En 2015, ABC lançait Quantico, une série sur une jeune promo du FBI. La série se déroulait dans deux époques (le passé avec les entraînements et le présent avec une affaire de terrorisme impliquant l'un des élèves). Class of '09 reprend plus ou moins la même mécanique avec cette fois-ci trois temporalités : le passé, le présent et le futur. Et justement, c'est là toute l'erreur de cette série. On nous trimbale d'époques en époques, rendant le tout assez illisible. Tom Rob Smith (American Crime Story, MotherFatherSon) a de l'ambition avec sa mini-série mais rien dans cette série n'est véritablement intéressant. Le puzzle que l'on nous présente dès le début manque cruellement d'originalité. Class of '09 donne rapidement l'impression que cela sera une grande aventure avec peu de récompenses à la fin. Pourtant, ce n'est pas la faute d'avoir un très joli casting. Brian Tyree Henry et Kate Mara sont les têtes d'affiche de la série mais aucun des deux n'est capable d'améliorer un scénario déjà mal fagoté. Class of '09 arrive à point nommé pourtant alors que dans le futur le FBI utilise une technologie avancée et l'intelligence artificielle afin de résoudre des affaires.

Des agents du FBI de la promo de 2009 se retrouvent suite au décès d'un des leurs. A travers trois lignes temporelles étalées sur trois décennies, ce thriller explore les fondements de la justice, la nature humaine et à quel point les choix peuvent déterminer notre avenir.

Mais contrairement à Minority Report de Steven Spielberg qui était parfait dans le registre, Class of '09 se complexifie pour peu de choses. Si l'on peut imaginer que les personnages seraient capables d'améliorer le récit, ceux-ci sont tous plus génériques les uns les autres. Cela ne permet jamais d'apporter une once d'originalité à l'ensemble qui sent malheureusement le déjà vu. Avec ces deux premiers épisodes, je m'attendais au moins à retrouver l'ambiance d'un bon thriller des années 90 mais là aussi Class of '09 est coincée entre deux chaises, sans savoir comment réellement s'en sortir. Le fait que l'on jongle entre les époques ne permet pas toujours de s'impliquer dans la vie des personnages et de cerner ce que la série veut nous raconter. Certes les épisodes indiquent explicitement où l'on est dans les différentes époques mais cela ne permet pas vraiment de cerner mieux le récit. Class of '09 est alors incapable de créer quelque chose qui fonctionne car on ne peut jamais suivre l'intrigue de façon fluide.

On a droit à des bribes à chaque épisode ce qui est sensé garder le suspense intact mais à quoi bon quand aucun des personnages n'est attachant. Même le cliffhanger de fin du premier épisode, sensé nous rendre curieux, ne permet pas vraiment de l'être non plus. Ces allers-retours incessants sont tellement mal gérés par le scénario que l'on ne peut pas vraiment prendre le temps de comprendre ce que l'on voit à l'écran. Je ne suis pas contre les flashbacks et flashforwards mais uniquement quand c'est bien fait. Ce n'est pas le cas ici et c'est bien dommage. Class of '09 apparaît donc comme un nouveau gâchis de talents alors que le casting est sacrément bon. L'intrigue que l'on nous présente, en plus d'être déjà vu, s'avère assez ennuyeuse dans sa globalité et le manque cruel d'alchimie entre les personnages ne donne pas plus envie que ça de s'intéresser à ce que l'on nous propose. Pas sûr que cela s'améliore réellement par la suite compte tenu du côté relativement bizarre de la structure de la série qui ne permet jamais de s'intéresser véritablement au récit.

Note : 3/10. En bref, aucun personnage n'a de charisme et ce malgré un solide casting au milieu d'un récit plus que confus.