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Vaincre ou mourir, de Vincent Mottez et Paul Mignot

Publié le 06 juin 2023 par Francisrichard @francisrichard
Vaincre ou mourir, de Vincent Mottez et Paul Mignot

Malgré des critiques exécrables parues dans la presse, Vaincre ou mourir, sorti au début de l'année dans un nombre restreint de salles, a réussi, en quelques semaines, à totaliser plus de 300 000 entrées.

Ceux qui n'ont pas vu en salle ce film, produit par Le Puy du Fou, peuvent désormais le voir en acquérant le DVD. Le film proprement dit dure une heure trente-cinq minutes, le making of, vingt-cinq.

L'incroyable épopée de Charette 1, contrairement à ce qui a été dit dans la presse dominante, est fidèle à l'histoire et c'est bien le bât où elle a été blessée, car la France ne se réduit pas à la république...

La république n'y est qu'une forme de gouvernement, comme l'ont été la royauté ou les deux empires. Mais, aujourd'hui, il est convenu, et convenable, de ne parler que de la république et de ses valeurs...

Il a fallu attendre longtemps pour que la Révolution soit revisitée par des historiens honnêtes, tels que François Furet, qui ont fait notamment la distinction entre celle de 1789 et celle dévoyée de 1793.

Il suffit de lire les deux déclarations des droits de l'homme de l'une et l'autre année pour relever les différences fondamentales qu'il y a entre elles deux, particulièrement pour ce qui concerne l'égalité.

Ainsi en 1789 les hommes naissent libres et égaux en droits; en 1793, ils naissent bien libres mais ils sont égaux par nature et devant la loi, ce qui est déjà un sacré changement de paradigme.

En effet, aux droits naturels ont été substitués la loi, qui est une construction, modifiable à l'envi et qui, bien souvent, dans nos démocraties, ne les respecte plus à la moindre occasion ou... pandémie.

Le péché du film est de rappeler que les Vendéens, qui n'ont pas consenti à la levée en masse de 1793 pour défendre un régime hostile à leur foi catholique, ont été exterminés pour ce qu'ils étaient.

(C'est une dérive courante aujourd'hui de s'en prendre aux personnes pour ce qu'elles sont et non pas pour ce qu'elles font quand leurs dirigeants, par exemple, sont vouées aux gémonies par la doxa 2...)

Ce populicide 3, pour reprendre le mot créé par Gracchus Babeuf, a été perpétré par les noyades de Nantes et par les colonnes infernales de Louis-Marie Turreau, qui ont incendié, violé, et détruit.

Rappeler que la république s'est imposée par le sang, le feu et les larmes, n'est pas du goût des héritiers de Robespierre, parmi lesquels il faut, rappelons-le, compter Hitler, Staline ou Pol Pot.

Rappeler que, pour des hommes politiques républicains, les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent, comme disait Charles Pasqua, n'est pas non plus du goût des esprits serves.

C'est pourtant pourquoi les guerres de Vendée ont perduré, après un traité de dupes, jusqu'à ce que le général Charette soit fait prisonnier puis fusillé à Nantes, ayant tout perdu fors l'honneur.

Vaincre ou mourir est essentiel pour cet homme d'un autre temps que le nôtre où l'utilitarisme est roi et où donc l'honneur, qui était plus cher à Cervantes que sa vie, est devenu incompréhensible.

Francis Richard

1 - Incarné par Hugo Becker.

2 - Voir mon article Il ne fait pas bon être russe en ce moment, en France.

3 - Le mot de génocide n'existe pas encore.


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