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Mai 67 Thomas Cantaloube, explorateur des dessous de la post colonisation

Par Filou49 @blog_bazart
mardi 13 juin

G06538

«Ce matin, comme tous les matins depuis ce qui ressemble à une éternité, Raphaël Balzinc se réveille avec le soleil. Il peine à se lever de sa paillasse à même le sol; avec l’âge, ses malformations le font de plus en plus souffrir. Après avoir procédé à sa toilette dans un seau d’eau de pluie et grignoté un morceau de pain de l’avant-veille, il vérifie que sa carriole à bras contient bien tous les accessoires indispensables à son labeur, puis il prend le chemin du centre-ville de Basse-Terre."

 Lorsque la compagne de Luc Blanchard, ancien policier devenu journaliste, est arrêtée avec les émeutiers et expédiée en France pour être jugé sans aucunes preuves, il décide de mener son enquête, ce qui va le mener de Point-à-Pitre à Paris. 

Depuis son premier roman, Requiem pour une république , paru en 2019, Thomas Cantaloube  journaliste à Médiapart,  est devenu  le spécialiste de l'exploration des dessous peu reluisants de la politique française post colonisation :Trahisons, corrpution, assassinats, courses-poursuites  forment les pièces du puzzle mis avec énormément de brio par l'auteur.

Après un second volet, Frakas, qui nous plongeait en Cameroun,  terre du continent africain appartenant jadis aux français. pour décrire de façon pétaradante les débuts de la Françafrique., il vient clôre avec Mai 67, ce qu'il a lui même annoncé comme une trilogie avec en personnage principal notre .Luc Blanchard découvert en jeune policier idéaliste,  et qui depuis a pris de la bouteille et perdu quelques désilussinons en devenant journaliste.

Il plonge le lecteur en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, au moment où éclate une grève, car le  pays qui doit faire face à des conflits sociaux et politiques, moments intenses de tension,  restés longtemps dissimulés par le gouvernement français.

Thomas Cantaloube, journaliste devenu romancier.

Le romancier journaliste  continue de tisser des liens entre le passé et le présent, de les mettre en résonance mais sans ce que cela ne soit jamais didactique.

Chez Cantaloube, c'est en effet la fiction  et la narration qui irriguent l'ensemble et qui priment envers et contre tout!!  

C'est toujours formidablement bien écrit, de manière fluide, rythmée, haletante et surtout c'est  bien plus passionnant que ce que l’on a tenté de  nous apprendre dans les cours d'histoire !!

Mai 67, de Thomas Cantaloube, éd. Gallimard/Série noire, 360 p., 19 € 


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