Count Abdulla (Saison 1, 6 épisodes) : vampires halal

Sur le papier, la comédie de Kaamil Shah (Sparks) est tellement différente de tout ce que l'on peut voir sur le petit écran qu'elle en est excitante. Et le résultat est tout aussi satisfaisant. Les histoires de vampires sont de nouveau à la mode mais Count Abdulla est la première qui a réellement su apporter un peu de fraîcheur dans ce monde qui, on peut le dire, sent un peu la pompe funèbre. J'adore les séries de vampires et Count Abdulla apporte un twist original et s'inscrit parfaitement dans cette vague de comédies voulant aborder le genre autrement : What We Do in the Shadows et plus récemment Reginald the Vampire. Pas le temps de s'ennuyer devant Count Abdulla alors que les six épisodes de cette comédie d'ITVx se déguste de façon boulimique (comme l'envie de sang du héros). Count Abdulla est naturellement bête mais elle a un humour qui fonctionne grâce à des personnages aux caractères différents et surtout bien définis.

Un jeune docteur musulman d'origine palestinienne et habitant à Londres est mordu par un vampire halal.

L'humour n'est pas toujours facile à faire mais Count Abdulla parvient à créer un humour soigné autour de personnages bien écrits. Arian Nik est excellent sous les traits du héros et parvient à nous vendre à la fois sa timidité, sa peur de devenir un vampire et ses nouvelles envies sanglantes. Tout commence avec Kathy (incarnée par une excellente Jamie Winstone) qui est à la fois dominatrice et qui a un goût prononcé pour le sang... halal. Elle a un truc pour les musulmans. Elle a testé tous les sangs mais le sang halal est celui qu'elle préfère. En partant de ça, on sent que Count Abdulla ne peut qu'être une pépite. La série se moque de tout et de rien tout en construisant un environnement original. Tant dans le visuel que l'humour, tout est sujet à créer des situations rocambolesques qui savent en même temps faire écho au genre.

Si Count Abdulla peut être sur le papier un sujet brûlant, elle traite son sujet avec intelligence. Dans un sens, Count Abdulla prend le contre-pied du genre qui est souvent l'image de suprémacistes blancs qui tiennent le monde par leurs dents aiguisées et désespérés à l'idée de protéger leur lignée. C'est satisfaisant de moquer le genre en l'utilisation à bon escient. Les blancs sont les méchants dans Count Abdulla mais une fois de plus tout repose grandement sur le talent de son héros. Arian Nik est excellent de bout en bout et incarne son personnage avec beaucoup de sagesse. Count Abdulla ne fonctionne pas toujours car jouer avec les stéréotypes peut parfois être dangereux pour une comédie mais la série gagne en confiance au fil des épisodes et devient plus fluide et efficace dans sa seconde partie. L'écriture de Kaamil Shah est assez soignée pour offrir aux téléspectateurs du sang neuf dans un univers qui a déjà été raconté des milliers de fois.

Note : 7/10. En bref, une comédie qui utilise les stéréotypes à son avantage et trouve le bon équilibre dans son seconde partie. Bravo à Arian Nik, excellent dans le rôle d'Abdulla Khan.

Prochainement en France