Best Interests (Mini-series, 4 épisodes) : parents face à un choix cornélien

La vraie force de Best Interests reste son casting. Sharon Horgan est particulièrement brillante de bout en bout alors qu'elle incarne une mère à l'agonie. Cela faisait un moment qu'un drame de la BBC ne m'avait pas autant touché mais le duo qu'elle forme avec Michael Shen fait toute la force de Best Interests. La série ne cherche pas à travestir quoi que ce soit et offre un moment réaliste où avoir un enfant handicapé n'est jamais simple. Les parents doivent constamment se battre. Best Interests n'est pas seulement une série sur le monde médical mal fichu, c'est avant tout un drame familial dur. Tous les parents rêvent de trouver des solutions pour que les avancées médicales permettent à leurs enfants de vivre le plus longtemps possible. Jack Thorne écrit ici une mini-série sobre, sombre et touchante. Les parents, incarné par Sharon Horgan et Michael Shen doivent donc se battre afin de permettre à leur fille d'être traitée. Elle est dans un état médical qui fait mal au coeur dû à une rare forme de dystrophie des muscles. Lorsque la mère demande de laisser sa fille partir, on ne peut que la comprendre.

Une famille est tiraillée alors qu'elle doit faire un choix qu'aucun parent ne voudrait faire.

Best Interests parle d'un sujet assez actuel sur le fait que le monde médical garde parfois en vie des gens qui souffrent inutilement. Bien que Best Interests ne soit pas inspirée d'un quelconque fait divers, elle donne l'impression d'être inspiré de quelque chose qui s'est réellement passé. La mini-série n'est pas seulement une mini-série médicale, c'est aussi une affaire judiciaire pour que les parents puissent faire leur deuil et être en paix avec eux mêmes (et aider leur fille). Best Interests examine alors cette thématique de l'agonie et s'il est vraiment bon de continuer à garder en vie des gens qui n'iront jamais mieux. Il n'y a pas de héros ou de vilains dans Best Interests, juste des parents qui veulent le mieux pour leur fille afin qu'elle ne souffre pas et de l'autres un monde médical qui veut tout faire pour la maintenir en vie. C'est louable et dans un sens assez intéressant.

Jusqu'au bout, Best Interests est sacrément bien écrite et mise en scène. La sobriété de cette dernière permet de mettre en avant le talent de son casting. Dès le premier épisode, Best Interests est remplie d'humanité et de moments touchants qui parviennent à agripper le téléspectateur sans jamais le lâcher. Même le jeune casting (Alison Oliver et Niamh Moriarty) est excellent. Best Interests cherche donc à mettre de la lumière sur une famille qui n'a de cesse de se battre mais qui ne veut plus se battre pour leurs propres intérêts mais la paix de leur fille. La question même qui est posée ne peut pas vraiment avoir de réponse. Ce n'est pas simple de voir partir l'un de ses enfants et en même temps c'est aussi justifié intelligemment dans cette série par le besoin de partir en paix sans souffrances.

Les évènements tragiques séparent de nombreuses familles pour les mauvaises raisons. Best Interests explore cette thématique de façon intelligente et avec succès. A l'issue des quatre épisodes, impossible pour moi de retenir mes larmes. L'alchimie du couple n'est pas toujours au diapason avec le reste de l'écriture mais le casting est tellement fort qu'il parvient à faire oublier certains des défauts du récit. C'est certes très mélodramatique (et appuyé dans ce sens) mais cela permet aussi de nous attacher encore plus à l'ensemble.

Note : 8.5/10. En bref, un drame puissant au casting impeccable.

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