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Prenez le temps de vous détendre un peu

Publié le 18 août 2008 par R0udy

Comme vous aurez pu le constater, peu z'ou prou de matière à blogger ces derniers temps… La situation devrait toutefois s'améliorer à la rentrée, qui orchestrera sans doute le retour des sites relais et des vrais artistes sur le devant de la scène. Voici quelques temps que je collectionne les liens musicaux afin de les exposer en masse en cas de sécheresse ; je pense que le moment de l'incrustation sauvage est définitivement venu.

Commençons par le trailer des volumes 3 et 4 de la franchise Beat Konducta, oeuvre de Madlib explorant autant d'univers qu'elle compte de diptyques. Ceux-là samplent Bollywood, et Stonesthrow, la compagnie d'édition, a pioché parmi quelques longs-métrages locaux pour en extraire une bande-annonce plutôt atypique :

Ca me rappelle ce détournement d'un authentique clip hindou, qui m'avait bien éclaté à l'époque (et aussi que je dois regarder Devdas un de ces quatre, mais vous n'en avez rien à carrer) :

Sexeh, ain't it ? On va rester chez Madlib le temps d'un second clip, bien plus propret quant à lui car s'inscrivant dans la thématique des années 60, qui furent probablement les meilleures du vingtième siècle (je vous assure). L'esthétique pop-art, l'instru enfumée façon films d'espionnage, le montage à base de fast-cuts et de morcèlements de l'image concourent ensemble à instaurer une ambiance authentique pourtant en complet décalage avec les images qu'elle affiche :

Changeons totalement de registre en s'intéressant à Lykke Li, la nouvelle perle du nord (suédoise plus précisément) qui avec son morceau Dance Dance Dance nous offre un petit bijou de musique indépendante, flirtant aussi bien avec le pur folk qu'avec le rock progressif, sublimé d'un clip enchanteur, à la limite même de l'éthéré en partie grâce au coloris suave de l'image assez proche de la colorimétrie Polaroïd. Sa voix me rappelle celle d'une autre chanteuse mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, même si mon cortex suggère avec l'acuité qui lui est propre Yaël Naim :

Une ambiance similaire se retrouve chez Tycho, un compositeur d'ambiant dont vous retrouverez les travaux graphiques, qu'il effectue sous le pseudonyme d'ISO50, dans la prochaine sélection de portfolios (vous savez, celle qui sentira le chocolat). J'ai eu l'opportunité de tâter à son album Past Is Prologue et fut malheureusement légèrement déçu de sa relative platitude, le reléguant loin derrière le fabuleux Takk des Sigur Ros. Nonobstant l'hétérogénéité du disque, son morceau The Daydream reste émotionnellement fabuleux :

Mes coups de coeur instrumentaux du moment résident sur le presque posthume Donuts de J Dilla, dont vous lirez éventuellement la chronique en feuilletant les pages récentes du blog. L'enchaînement Airworks/Lightworks tient du génie comme je l'indiquais déjà alors :

La versatilité de ses arrangements n'est plus à démontrer, il suffit de parcourir YouTube pour dénicher des centaines de remixes amateur, comme par exemple ces superbes réinterprétations des Those Dreamin' Eyes de D'angelo et The Light de Common/Erykah Badu :

Badu, encore et toujours, c'est délicieux mais devient vite redondant. Ainsi je vous invite à découvrir Anthony Hamilton, un chanteur R&B à la voix rare et chaude que je n'avais jamais entendu avant la semaine dernière. Son LP Ain't Nobody Worryin' se veut reposant, laid-back comme on dit Outre-Atlantique, ses authentiques rythm & blues sont un bonheur à écouter en soirée. J'ai particulièrement apprécié Can't Let Go, qui fut apparemment le premier single officiel de l'album :

Mon second disque de chevet du moment, c'est le Rebel Soul Music de Martin Luther, tout aussi talentueux que Monsieur Hamilton et pourtant bien moins populaire. ?uestlove, le batteur des Roots, s'occupe de la forcément irréprochable bassline de Daily Bread pour le plus grand bonheur de nos tympans :

L'Odd Couple des Gnarls Barkley conserve son slot dans ma chaîne hi-fi malgré la rude concurrence. J'aime particulièrement la magie qu'émane cet enregistrement, son aptitude à se renouveler à chaque écoute ; récemment c'est le côté bestial d'Open Book qui a retenu mon attention :

Mais si j'évoque Gnarls Barkley, ce n'est pas pour ressasser ce que tout le monde a déjà écouté mais plutôt vous faire part de mon étonnement lorsque j'ai appris que Cee-Lo, le chanteur du groupe, est également un rappeur accompli. Si le ton de sa voix peut dérouter au premier abord, on se rend vite compte que le type est vraiment doué… voici un extrait où il tient le beat non pas de Maestro, mais de Primo :

Les connaisseurs auront probablement repéré le clin d'oeil dans le paragraphe précédent, où je faisais référence au Carter III de Lil Wayne, un album envers lequel j'avais énormément d'à priori et qui au final s'est révélé surprenant d'intensité sur certaines tracks. Voici 3 Peat qui ouvre magistralement le disque et qui, malgré sa vulgarité presque repoussante, finit par aller s'inscrire dans les meilleures surprises hip-hop de l'année, un peu comme Doggystyle le fit en son temps grâce à son irrévérence justement.

“Bounce right back on them bitches like Magic/Abra-cadabra I'm up like Viagra/I just do this shit for my clique like Adam Sandler/I control hip hop and im'a keep it on my channel”, une fois prise au douzième degré, ne constitue t-elle pas assurément l'une des meilleures punchlines de 2008 ?

Les puristes ont dû s'arracher le peu de cheveux qui bataillaient encore sur leurs caboches de vieux aigris à la lecture du dernier paragraphe, ainsi je me dois de les réconforter en leur signalant qu'Elzhi, le rappeur phare des Slum Village, a sorti son premier album, intitulé The Preface, la semaine dernière. J'aime toujours autant son timbre personnellement, et invite tous les non-initiés à prêter une oreille attentive à Love It Here, un morceau daté de 2006 extrait de sa mixtape Witness My Growth. La prod fut là encore assurée par le prolifique Jay Dee :

Voili voilou, je vous abandonne sur quelques unes des plus belles productions indépendantes ayant ces derniers temps percuté mon enclume, à savoir Rain, tirée du dernier album d'Akrobatik, The Answer, tout droit sortie du superbe Connected des Foreign Exchange (avec en guest le toujours aussi nonchalant Kenn Starr), Like They Used To, premier single de Freestyle, un ex-membre des Arsonists tellement sympathique qu'il vient directement discuter avec les commentateurs sur YouTube (oui, je parle de moi là) et que j'imagine aisément intégrer les Soulquarians, So Amazing de Termanology, un rappeur totalement apathique mais produit par DJ Premier, donc forcément un minimum écoutable, et enfin Love Again de Median, qui lui par contre pose comme personne sur l'une des plus belles instrus de ce dossier et se distingua comme l'un des emcees les plus importants de la scène underground l'année dernière avec son excellent Median's Relief. 

 

 

Hope you enjoyed all these Rusty Brown Ring Donuts (le 21 novembre sur PC, dammit).


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