Blindspot (2023) (Mini-series, 4 épisodes) : à côté de la plaque

Sur le papier, Blindspot pourrait être un thriller palpitant. Mais c'est seulement sur le papier. Rob Kinsman (Father Brown, Malory Towers) délivre ici l'histoire la plus ronronnante du genre que j'ai vu depuis un moment. Et en même temps, c'est sur Channel 5 donc je ne suis pas étonné du résultat. Ce qui frappe de prime à bord c'est avant tout le visuel. On sent que la série est fauchée comme les blés mais si d'autres productions tirent parti de ce manque de moyens, Blindspot décide de ne rien faire pour cacher la misère. Les thrillers avec des affaires de meurtres ce n'est pas nouveau, on en a des dizaines tous les mois, mais je m'attendais tout de même à quelque chose de moins amateur. A de nombreuses reprises, la série ressemble à une fiction d'étudiants en cinéma qui doivent construire quelque chose sans le sou. Avec un acteur connu de soap (encore un après Heat !), Blindspot n'arrive pas non plus à donner assez de corps au récit qui devient rapidement ennuyeux.

Une jeune femme, témoin d'un meurtre dans un quartier décide d'enquêter afin de résoudre le crime.

Blindspot aurait pu se rattraper sur l'héroïne mais erreur de casting. Celle-ci n'est jamais attachante et malheureusement on ne croit pas du tout à son histoire. Les erreurs de casting sont nombreuses dans cette série. Je comprends que le casting ne puisse pas être aidé par le script qui est lui aussi rasoir mais ils auraient tout de même pu tenter d'améliorer le récit. J'avais envie de rire par moment devant le ridicule de certaines situations. Quand on raconte une histoire de meurtre le but est tout de même de rendre le tout crédible et Blindspot fait tout l'inverse. Blindspot aurait alors pu créer un vilain intéressant mais il donne l'impression d'être doux comme un agneau. Encore une erreur pour une série qui cherche à créer une certaine forme de tension tout au long de ses épisodes pour ne rien délivrer au final. Il faut tout de même attendre la fin du troisième épisode pour avoir un élément clé. Mais même les cliffhangers ne donnent pas plus envie que ça de revenir.

Ross Kemp mérite beaucoup mieux que cette production de seconde zone qui a de quoi faire pâlir tous les Direct to DVD qui inondaient les magasins de déstockages dans les années 2000. Avec une héroïne qui a de quoi irriter le téléspectateur du début à la fin et des personnages qui sont aussi mornes que la mise en scène, Blindspot n'offre rien. Même pas un peu de tension qui pourrait apporter une valeur ajoutée au produit. Blindspot doit faire parti des pires séries que Channel 5 a pu produire depuis des années. Les trous d'air dans la narration ne permettent pas de comprendre où est-ce que la série veut nous emmener. Il est clair dès le premier épisode que Rob Kinsman, qui a créé Blindspot, n'a jamais vu aucune série policière digne de ce nom de sa vie. Une vraie perte de temps qui ne mérite pas du tout votre attention.

Note : 0/10. En bref, probablement l'un des pires trucs que j'ai vu cette année.

Prochainement en France