Une création de la Ktha Compagnie à Chalon dans la rue, je me devais de faire le voyage pour la voir à ce moment particulier où le texte rencontre le public pour la première fois. Et ce ne sera jamais le même texte, et ce ne sera jamais le même public. Mais ce qui importe c’est d’être là. D’écouter cette parole qui m’est adressée. Comme à chaque fois, avec cette compagnie, les un.e.s près des autres, se regardant, échangeant le regard, écoutant ce que dit celle qui me parle, me tutoie, installe une communauté, sans doute éphémère (et qui sait si cet éphémère ne dure pas au-delà de la représentation ?), mais active dans cet instant. Les premiers mots que j’entends quand ça commence sont dits en japonais. Yukino parle, regardant chacune, chacun dans l’auditoire. Qui comprend les mots ? C’est autre chose qui est transmis : un ton de voix, un sourire, un geste, une invitation. Puis Laetitia la rejoint au centre, nous parle à son tour. Puis les deux voix se succèdent comme une seule et peu importe au fond si elles nous disent la même chose : ce qui importe c’est d’être là, d’être dans cette compagnie, car il s’agit bien d’une compagnie avec qui l’on partage des mots et des silences, des émotions. Une compagnie avec qui on se met à penser qu’il faut tout renommer : théâtre, acteur.ice.s, interprètes, spectateur.ice.s, public. Non pas avec des mots savants : la Ktha n’use pas de ce vocabulaire. Le sien est simple, direct, et doux, et plein. Et quelque chose bouge.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble