Bad Sisters (Saison 1, 10 épisodes) : soeurs de sang, morts au tournant

Avec Bad Sisters, Apple TV+ cherche clairement son Big Little Lies. Il y a une réminiscence de la série de HBO dans Bad Sisters, notamment dans le ton relativement grave que peut aborder la série. Avec ces dix premiers épisodes, Bad Sisters parvient à offrir un récit charmant, divertissant et surtout réussi. Adapté de la série flamande Clan créée par Malin-Sarah Gozin, Bad Sisters nous plonge dans l'histoire des soeurs Garvey alors qu'elles se trouvent liées par la mort de leurs parents. C'est Sharon Horgan (Catastrophe, Pulling) qui s'est chargée de cette adaptation en plus d'incarner Eva Garvey, l'une des soeurs. Le casting de Bad Sisters est important car en plus d'être réussi, chacun apporte une véritable pierre à l'édifice. Cela rend le visionnage encore plus sympathique. Dès le début, la série nous plonge dans l'ambiance de la saison. Le fait que Bad Sisters ne perde pas de temps à introduire cette ambiance permet aussi de rapidement s'imprégner de ce que l'on va suivre durant le reste de la saison.

Les sœurs Garvey, liées par la mort prématurée de leurs parents, se font la promesse de toujours se protéger mutuellement.

En même pas une minute, on sait pourquoi on est là et ce que l'on peut espérer suivre tout au long de la saison. Sharon Horgan a prouvé au fil des années qu'elle était une comédienne différente mais surtout une créatrice de personnages féminins complexes. Bad Sisters se raconte sur deux périodes : le présent (avec les conséquences de la mort de John Paul) et les six mois qui ont conduit à sa mort. Ce qui fonctionne tout de suite dans Bad Sisters c'est la narration. La série maîtrise tellement bien son mystère qu'il fonctionne sans accro. Jusqu'au bout on est pendus aux découvertes que l'on fait ainsi qu'aux aventures des personnages. Tout est intéressant et tout est vraiment divertissant. John Paul est un sacré personnage et Bad Sisters fait tout pour que l'on soit content qu'il meurt. Au delà du fait qu'il est raciste, misogyne et qu'il fait du fat-shaming , le personnage est véritablement grossier.

Tout cela permet de renforcer aussi les personnages féminins. Les soeurs Garvey sont tout de suite intéressantes car elles apportent quelque chose de plus léger dans un univers morose. Toutes les soeurs Garvey ont perdu quelque chose à cause de JP, ce qui permet une fois de plus de s'attacher encore plus à l'univers et de lier intelligemment tous les personnages. On sait qu'il va mourir mais la série créée une tension qui donne envie de voir ce personnage être torturé jusqu'au bout. Bad Sisters n'hésite pas à associer les différents tons. Car si Bad Sisters est dotée d'un sens comique, elle n'en reste pas moins une série particulièrement sombre. Un peu comme Big Little Lies avant elle. C'est d'ailleurs pour cela que les deux séries se ressemblent par moment.

Sharon Horgan a probablement introduit dans Bad Sisters des éléments de sa propre existence familiale. Cela renforcer d'ailleurs le sentiment réaliste de la série et l'attachement que l'on peut avoir pour les soeurs Garvey. J'ai déjà hâte de voir la suite qui est en préparation et qui racontera les conséquences. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec Bad Sisters mais le résultat est assez sensationnel. Pendant dix épisodes on n'a qu'une seule envie : voir l'épisode suivant. Cela faisait un moment qu'une série de ce genre là ne m'avait pas autant plus et c'est la preuve que l'on peut encore fait des soap familiaux réussis.

Note : 8/10. En bref, une belle réussite.

Disponible sur Apple TV+

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