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Besoins, désirs, …

Publié le 18 août 2008 par Jfa

Je suis devenu intellectuellement adulte à l’époque où, juste avant 1968, les débats sur Herbert Marcuse agitaient l’intelligentsia française.

Pour cet auteur, la liberté individuelle n’existe que si elle  créée et revendique toujours plus de libertés. Un peu comme la démocratie d’A. Badiou, qui n’existe réellement que si elle fabrique toujours davantage de démocratie.

Dans “Eros et civilisation” , il dénonce notamment le principe de rendement d’une société fondée sur la répression des instincts et des potentialités de l’individu, notamment celles relevant du désir. Pour lui, la répression des désirs individuels constitue le “secret” de la civilisation.

Dans “L’homme unidimensionnel” , il développe l’idée, qu’à côté de l’aliénation des travailleurs décrite par K. Marx, que la société de production aliène aussi la conscience des individus par le système d’éducation et les médias, thème qu’étendra et développera parallèlement “La société du spectacle” de Guy Debord.

La thèse est que la société fait dériver les désirs et besoins individuels en fabriquant les faux-désirs de la consommation afin de maintenir et développer la machine du profit. Il en veut pour preuve le fait que l’art, la religion, la philosophie, le commerce, …, tendent tous les jours davantage à se réduire à leur forme marchande: “La musique de l’âme est aussi une musique commerciale. Seules comptent les valeurs d’échange et toute autre rationalité doit lui céder”. Il rajoute que l’ensemble de l’appareil techno-politique est mobilisé pour faire croire que l’état actuel des choses est le seul possible… La société devient unidimensionnelle.

L’ouvrage se termine d’une citation de W. Benjamin: “C’est seulement à cause de ceux qui sont sans espoir que l’espoir nous est donné”, citation qui, si les ouvrages ont vieilli, reste, elle, largement actuelle.


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