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Ludwig Hohl, d'Anna Stüssi

Publié le 19 août 2023 par Francisrichard @francisrichard
Ludwig Hohl, d'Anna Stüssi

J'ai su, très tôt, que je me contenterais de raconter la première partie de sa vie, car celle-ci contient déjà tout Hohl.

Anna Stüssi, en effet, dans ce fort volume biographique s'intéresse aux années 1904-1937 de Ludwig Hohl (1904-1980), ce qui ne l'empêche pas de faire quelques incursions bien au-delà de 1937.

Comme elle le dit dans son introduction, la gloire vint tardivement et s'estompa bientôt. Aussi faut-il remercier Bernard Campiche d'avoir édité et Antonin Moeri d'avoir traduit cette biographie.

À l'appui de ses dires, l'auteure cite abondamment l'écrivain suisse-allemand, qu'il s'agisse de ses oeuvres ou de sa correspondance, ainsi que ce qu'ont dit de lui ses amis dans leurs lettres et articles.

Ainsi découvre-ton une personnalité hors normes. Il n'est pas beaucoup d'écrivains comme lui qui ont eu ou ont une telle persévérance à continuer d'écrire en dépit du manque de reconnaissance.

Ludwig Hohl sait depuis tout petit qu'il ne veut qu'une chose au monde être un artiste. Connaître misères et désolations ne sont pas raisons suffisantes pour renoncer à écrire... nombre de notes.

Dire que c'était quelqu'un qui était paresseux et se la coulait douce serait une terrible erreur commise sur la personne. Pendant de longues périodes il a travaillé sans trêves ni repos ni souci de sa santé.

Les années 1904-1937 suffisent à familiariser le lecteur avec cet homme instable, qui ne travaille pas pour vivre, au grand dam de ses parents qui ne le comprennent pas, mais pour être un vrai artiste.

Comme tout vrai artiste, Ludwig Hohl est hypersensible. Mais cette hypersensibilité ne justifie pas pour autant d'être désorganisé et ne pas noter tout ce qu'il fait pour en tirer des leçons sur la vie.

Il note même ses rêves qui, nous dit sa biographe, ont une grande importance existentielle: Il y trouvait des informations sur lui-même et, en plus, l'expression d'une imagination poétique archaïque...

Ses amis ont également une grande importance pour lui, qui échange beaucoup avec eux, de même que les géants de la littérature, poètes, philosophes, écrivains, dont il fait son miel de la lecture.

Il ne se sent pas bien en Suisse où son mode de vie marginale et originale est incompris. À Paris, à Marseille, aux Goudes, à Faverges, à Vienne, à Grein an der Donau ou à La Haye, il est son pays.

En 1937, revenu en Suisse, à Genève, loin du Glaris natal, traversant le lac Léman à la nage, ce personnage de roman est apaisé par la simple vue du Mont Blanc qui le regarde depuis un moment:

C'est à cette image que recourut la biographe quand le courage allait la quitter sur la longue route à travers la biographie de Hohl.

Francis Richard

Ludwig Hohl, Anna Stüssi, 472 pages, Bernard Campiche Editeur (traduit de l'allemand par Antonin Moeri)


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