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Painkiller (Mini-series, 6 épisodes) : une crise à rendre accro

Publié le 26 août 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Painkiller (Mini-series, 6 épisodes) : une crise à rendre accro

Après Disney+ avec la très réussie Dopesick c'est au tour de Netflix de dégainer son adaptation de l'histoire de l'origine de la crise des opioïdes aux Etats-Unis. Durant six épisodes, Micah Fitzerman-Blue (Transparent, Maléfique: Le Pouvoir du Mal) et Noah Harpster (Maléfique: Le Pouvoir du Mal) développent un récit choral où le destin de plusieurs personnages est amené à se croiser autour de cette crise. Si Dopesick prenait le point de vue d'un médecin devenu accro à l'OxyContin, Painkiller fait le choix de donner de la place à tous les acteurs de l'histoire : le PDG de Prudue Pharma voulant marquer dans les pieds de son père castrateur, un homme victime du médicament qui va devenir accro, les commerciales qui ont incité les médecins à prescrire toujours plus pour qu'elles gagnent toujours plus d'argent et l'enquêtrice qui tente de monter un dossier afin de sauver le pays. Avec ces différents points de vue, Painkiller délivre plusieurs pièces d'un grand puzzle où tout le monde a pu être touché par ce médicament (notamment les commerciales qui se font des lignes de ces médicaments écrasés lors de soirées qui deviennent rapidement des parties fines).

Série qui revient sur l'origine de la crise des opioïdes aux Etats-Unis. Depuis les années 1990, des lobbys pharmaceutiques ont incité grandement les médecins généralistes à prescrire des antidouleurs à base de dérivés d'opiacés à leurs patients pour des maux de dos par exemple.

Peter Berg (Hancock) met tout cela en scène de façon assez rythmé pour que l'on ne s'ennuie pas et surtout que l'on ait envie d'enchaîner les épisodes. Si Michael Keaton brillait dans Dopesick, dans Painkiller personne n'a la chance de briller comme lui. Matthew Broderick, qui incarne le PDG de Prudue Pharma n'est pas assez mis en avant pour apprécier toute l'étendue du talent de l'acteur. L'histoire en elle-même est tellement choquante qu'elle permet en grande partie à la série de fonctionner. Tout ce que Painkiller entreprend permet de nous délivrer des informations (que l'on connait ou non) tout en nous attachant aux personnages. On ne peut pas rester impassible face au terrible destin de Glen. Taylor Kitsch est parfait dans ce rôle de père de famille dont la vie va basculer lors d'un accident qui le laissera avec une douleur au dos. Mais j'ai aussi beaucoup aimé Edie, l'enquêtrice qui tente de mettre fin aux agissements de Prudue et de la dynastie Sackler.

Les destins sont tous intéressants car ils sont assez développés pour que l'on ait les enjeux. Même le personnage de Shannon fonctionne plutôt bien. Je regrette parfois que l'on ait autant de personnages et si peu d'épisodes car l'on ne peut pas toujours prendre le pouls de tout ce qui se passe mais Painkiller maîtrise assez bien son univers pour ne jamais nous ennuyer. Le rythme est bon et soutenu. L'histoire est captivante. Peut-être pas aussi addictive que ceux qui ont consommé de l'OxyContin mais c'est fort. Avec beaucoup de choses à raconter, forcément que Painkiller a parfois du mal à donner toutes les informations en les détaillant. Certaines scènes auraient mérité plus de temps (comme le sevrage de Glen qui pour le coup est presque expéditif). C'est divertissant et ça fonctionne. La mise en scène est énergique et réussie ce qui permet là aussi de se plonger dans le récit sans trop se rendre compte que l'on enchaîne les épisodes.

Note : 7/10. En bref, une mini-série importante. Différente de Dopesick qui prenait le point de vue d'un médecin devenu accro, Painkiller raconte l'histoire de la crise des opioïdes à travers le prisme de plusieurs personnages, rendant le tout encore plus important.

Disponible sur Netflix


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