Blue Lights (Saison 1, 6 épisodes) : nouvelles recrues en Irlande du Nord

Belfast est vraiment un terrain de jeu parfait pour les séries policières. Une fois n'est pas coutume, Blue Lights est une belle surprise. Il y a quelque chose dans cette série qui fonctionne instantanément et c'est le côté réaliste des aventures de nos trois recrues. Forcément que des tas de choses sont ajoutées pour une dimension dramatique mais on est ici face à un savoureux mélange de tout ce qui fait le charme d'une bonne série policière (qui lorgne dans un registre plus sombre du côté de Rookie Blue, la série canadienne qui se déroulait à Toronto). Mais Blue Lights parvient à discuter des problèmes auxquels font face la police tous les jours tout en nous intéressant au fond à Belfast qui s'avère être un décor parfait. Les personnages sont tous plutôt soignés ce qui permet de s'attacher et/ou s'identifier à eux facilement. On évolue comme les trois rookies alors qu'ils ne sont pas suffisamment entrainés pour faire face à ce qu'ils vivent tous les jours. Les situations sont marquantes, clairement montées pour rendre le tout rythmé mais on est instantanément pris au jeu.

Le quotidien de trois recrues en probation du Service de police d'Irlande du Nord au cours de leurs premiers mois en tant qu'agents d'intervention.

La tension que Blue Lights parvient à installer rapidement est séduisante. Cela permet de créer chez le téléspectateur quelques frissons. On se met facilement dans la peau des personnages et le casting, attachant, permet de rendre le tout croyable. Comme dans Rookie Blue, Blue Lights exploite assez bien le côté petits nouveaux qui découvrent sur le terrain leur boulot. En utilisant Belfast, Blue Lights ajoute une dimension socio-politique au récit qui permet d'apporter de la complexité. La politique de la ville est compliquée et c'est un cadre parfait pour une série de ce genre là. A certains endroits de la ville la police n'est pas la bienvenue mais Blue Lights fonce dans le tas et tente d'apporter des moments forts en exploitant justement ce qui fait tout l'intérêt de la localisation. D'un autre côté, Blue Lights partage quelques similitudes avec l'excellente The Responder bien que l'approche soit moins cynique et plus complexe sur le registre politique et l'histoire de la ville.

Plutôt que de tout nous balancer, Blue Lights prend aussi le temps de nuancer ses propos en donnant le point de vue de chacun des personnages. La tension du terrain est palpitante et offre à chaque épisode quelque chose d'intéressant. Je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à apprécier autant une telle série dans le sens où souvent les séries policières se ressemblent et s'assemblent. Mais Blue Lights préfère suivre un terrain différent, comme d'autres avant elle. On a un mélange de tout un tas d'influences policières (Happy Valley, Unforgotten, etc.) qui apportent là aussi une vision plus globale du paysage. Declan Lawn et Adam Patterson (The Salisbury Poisonings) prouvent qu'ils ont leur place dans la création de séries policières tout en apportant quelque chose d'original au genre. Les détails dans le scénario apportent un réalisme à l'ensemble qui donne envie de poursuivre l'aventure. Et ça tombe bien car BBC a déjà renouvelé Blue Lights pour une saison 2.

Note : 7.5/10. En bref, une série policière qui dénote par rapport aux autres dans le bon sens du terme. Que cela soit pour le contexte socio-politique de Belfast, les personnages et la tension qui s'installe, l'ensemble rutile.

Prochainement en France

BBC a renouvelé Blue Lights pour une saison 2 de 6 épisodes.