Magazine Culture

« La langue des oiseaux » de Valérie Canat de Chizy (Poésie)

Par Etcetera
« La langue des oiseaux » de Valérie Canat de Chizy (Poésie)Couverture aux éditions Henry

Valérie Canat de Chizy a fait paraître en juin dernier, aux éditions Henry, un recueil de proses « La langue des oiseaux », autobiographique et poétique.

Note biographique sur la poète

Née en 1974, Valérie Canat de Chizy a publié depuis 2006 une vingtaine de recueils de poésie ainsi que deux récits. Elle est présente dans une dizaine de revues de poésie. Elle a une activité de critique régulière pour les revues Terre à ciel et Verso.
(Source : Internet)

Présentation du Livre

Dans ce recueil, la poète part sur les traces de son enfance : elle a en effet perdu l’audition à l’âge de quatre ans et elle s’interroge sur ces quatre premières années de vie dont elle n’a pas gardé du tout de souvenir : « était-elle plus heureuse ? ». Il lui reste des photos de cette époque, qu’elle observe. Ce dont elle se souvient, par contre, c’est que, par la suite, la vie n’a plus jamais été comme avant. Elle s’est retrouvée dans le silence. Ses textes rendent palpables les impressions qui étaient alors les siennes. Pour conserver le langage parlé, elle a dû travailler, longuement et durement, avec une orthophoniste.
Des pages pleines de sensibilité sont consacrées à la perte de son chat, son « compagnon de dix-neuf ans ». Elle évoque la dispersion de ses cendres dans l’océan à travers de très belles lignes, qui restent longtemps en mémoire.
La poète nous parle de son amour de la nature, de ces promenades où il n’y a pas besoin d’entendre pour jouir des paysages, des multiples et belles sensations qui lui sont offertes par les végétaux, les petites vies animales, les divers phénomènes qui animent le ciel.
Et l’on comprend que la nature a été pour elle une source de consolation, d’apaisement, d’harmonie.
Un très beau livre, une écriture claire et douce, le tracé d’un chemin de vie.

Un Extrait page 22

« Marcher est ma plus belle façon de vivre », écrit Joël Vernet. Marcher est, pour moi, une manière de me sentir reliée. Au monde minéral, végétal, animal. Nous quittons l’ordre du social pour participer à une connivence subtile qui se départit de paroles. Il n’y a plus besoin d’entendre. Le minéral, le végétal, l’animal communiquent par leur seule façon d’être. Les voir, c’est déjà les percevoir, sentir vibrer la qualité de leur présence, être en communion avec eux. Ainsi, marcher dans la montagne, c’est gravir des dénivelés, c’est découvrir des fleurs que l’on ne voit pas habituellement. Gentianes, arnicas. Sur le plateau, de l’herbe à perte de vue, des troupeaux de vaches et de chevaux cohabitent paisiblement. Alors, commence la lente immersion dans un paysage lunaire. En contrebas, des marmottes prennent un bain de soleil. Elles sont dodues, avec toutes les réserves emmagasinées pour l’hiver. Elles se dandinent lorsqu’elles montent la pente. Un peu plus loin, un troupeau de bouquetins passe. La caillasse éblouit. Il y a des milliers de minuscules fleurs blanches, jaunes, roses, mauves. Marcher, c’est ouvrir quelque chose à l’intérieur de soi. C’est faire tomber les murs, les portes, les fenêtres. C’est être à ciel ouvert.

**


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Etcetera 162 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines