L'idée fait son chemin depuis un moment sur les réseaux. Elle consisterait à organiser un Next Gen WTA Finals, équivalent de l'épreuve masculine qui existe depuis 2017. Dans un article publié l'année dernière sur ce site, nous disions tout le bien que ce type d'événement pourrait apporter à la WTA en terme de rayonnement international. Quoi de mieux, après tout, que de faire souffler un vent de fraîcheur sur une institution brinquebalante en donnant leur chance à des jeunes joueuses qui, le temps d'un tournoi leur étant entièrement dévolu, pourraient exprimer tout leur talent sans la pression et les aléas du circuit. Hélas, l'idée en question se heurte à un mur, celui de l'ignorance d'une WTA mal gouvernée, désireuse de s'enrichir en allant chercher de l'argent dans des pays qui se contrefichent des droits de l'homme, et encore marquée à vif par le départ de Serena Williams, dont la présence sur les courts générait des bénéfices dont l'institution s'est nourrie sans retenue. Et les choses ne risquent pas de s'arranger. Avec le retour sur le devant de la scène de certaines joueuses trentenaires qui occupent le haut du pavé, auxquelles il faut ajouter celles qui prévoient de revenir à temps plein l'année prochaine (Venus Williams, Angelique Kerber, Caroline Wozniacki), la WTA pourrait bien devenir en 2024 un hospice pour futures ou ex-retraitées du circuit. Hors, la pratique du sport de haut niveau a ses contraintes. À un moment donné, quand le corps dit stop, il faut savoir s'arrêter et laisser la place aux jeunes. Les hautes instances du circuit auront beau continuer à faire la sourde oreille en se laissant envoûter par le chant des sirènes venues d'Asie ou d'Arabie, l'évolution du tennis professionnel est ce qu'elle est : les anciens s'en vont, les jeunes arrivent. La moindre des choses à faire est que cette nouvelle génération soit bien accueillie. Par conséquent, l'idée de créer pour elle un tournoi qui pourrait remplacer l'inutile WTA Elite Trophy est loin d'être idiote. Elle pourrait même faire les beaux jours de l'association fondée par Billie Jean King. Prenons-nous à rêver et imaginons qu'une telle compétition devienne réalité cette année. Elle serait alors organisée fin novembre ou début décembre, en Europe, en Australie ou au Japon, ou pourquoi pas en Amérique Latine, et rassemblerait les huit meilleures joueuses de moins de vingt-deux ans de la WTA, réparties dans deux groupes de quatre (les deux premières de chaque groupe qualifiées pour les demi-finales). Le tournoi serait l'occasion de tester de nouvelles règles et autres innovations à peu près identiques à son homologue masculin : matches au meilleures des cinq manches avec des sets raccourcis (la première joueuse à quatre jeux au lieu de six), jeu décisif traditionnel en cas d'égalité à trois partout, super tie-break à dix points en guise de cinquième manche si nécessaire, disparition du let, temps de préparation de quinze secondes au service, arbitrage électronique, aide à la vidéo, coaching autorisé.Prenons maintenant le classement WTA actualisé au 23 octobre (sachant qu'il n'évoluera plus beaucoup d'ici la fin de l'année) et voyons qui sont les meilleures joueuses de moins de vingt-deux ans qui peuvent participer à l'épreuve. En ne comptant pas l'américaine Coco Gauff qui participe aux Masters féminins de Cancun, au Mexique, on obtient la liste suivante, à laquelle nous rajoutons deux joueuses remplaçantes en cas de blessures parmi les titulaires :
- Qinwen Zheng (Chine, 21 ans, 2275 points).
- Leylah Fernandez (Canada, 21 ans, 1325 points).
- Marta Kostyuk (Ukraine, 21 ans, 1260 points).
- Linda Noskova (République Tchèque, 18 ans, 1247 points).
- Mirra Andreeva (Russie, 16 ans, 1158 points).
- Diana Shnaider (Russie, 19 ans, 1021 points).
- Elina Avanesyan (Russie, 21 ans, 915 points).
- Camila Osorio (Colombie, 21 ans, 874 points).
- (Alternate) Ashlyn Krueger (États-Unis, 19 ans, 863 points).
- (Alternate) Clara Tauson (Danemark, 20 ans, 852 points).