Deux Poèmes d’Hélène Dorion extraits de « Mes forêts »

Par Etcetera
Couverture chez Bruno Doucey

J’ai trouvé ce livre au rayon poésie de ma librairie habituelle, attirée par le nom de la poète, que je connaissais seulement de réputation et dont il m’intéressait de découvrir l’écriture. Par ailleurs, ce livre est au programme du bac 2024 – comme l’indique la pastille de couverture – et j’étais intriguée par cette mise en valeur d’une œuvre contemporaine.

Note pratique sur le livre

Editeur : Bruno Doucey
Première date de parution : 2021, réédition de 2023
Nombre de pages : 114 (poèmes seuls), 155 (dossier inclus)

Quatrième de Couverture

Hélène Dorion, première Québécoise et première femme vivante au programme du baccalauréat, vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. A travers cette expérience immersive dans la forêt des mots, elle nous invite à traverser les paysages pour aller vers « ce que l’on nomme humanité ».

Note biographique sur la poète

Hélène Dorion, née en 1958 à Québec est une écrivaine québécoise : romancière, poète, essayiste. Figure majeure de la littérature francophone, elle est reconnue autant au Québec qu’à l’International. Après des études de Lettres, elle devint enseignante, elle fut également directrice des éditions du Noroît dans les années 1991-2000. Lauréate de nombreux prix et distinctions prestigieuses dans son pays et ailleurs, ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues.
(Source : Wikipédia)

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Poèmes

Page 79

Je n’entends pas le loup
il devrait hurler à la lune
qu’ébrèche le ruisseau

mais il ne vient plus boire
comme si la saison était brisée

comme si de longues blessures
et le silence
et la solitude
avaient désenchanté son pas

c’est le soir dans la bouche du matin
le chant est vide
le ciel pareil à un rocher
se dresse devant l’appel

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Page 89

Autour de moi les notes
lumineuses d’une feuille
venue jusqu’à la branche
pour remuer avec le souffle
danse et boit
l’eau qui la sauve
au matin quand recommence
son chemin vers le soir

et je marche aussi
d’un pas qui repose dans l’infini
j’écoute le monde qui bruit
à travers les arbres seuls
comme des êtres occupés
à devenir leur forme singulière

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